Alors que de grands rendez-vous mondiaux sont attendus au Maroc, la 5G se fait toujours attendre

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Revue de presseProgrammé dans une note d’orientation générale pour 2020-2023, le lancement de la 5G paraît toujours relégué aux calendes grecques, alors que le Maroc s’apprête à accueillir de grands rendez-vous internationaux, comme la Coupe du monde de football. Une revue de presse de Challenge.

Le 22/04/2024 à 19h24

Le gouvernement avait pourtant fait de la 5G une de ses priorités, dans une note d’orientation générale pour le développement du secteur des télécommunications d’ici 2023 (avec un lancement prévu pour 2022-2023).

Dans les faits, cette technologie des télécoms n’est pas encore concrétisée, constate Challenge, qui rappelle que l’objectif était d’atteindre une couverture nationale de l’ensemble de la population, avec un débit minimum de 2 Mb/s, d’ici 2023.

Citant une source proche de ce dossier à l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), ayant requis l’anonymat, l’hebdomadaire précise qu’un important travail doit être effectué, en ce qui concerne «les fréquences».

De plus, a ajouté cet interlocuteur, «les opérateurs doivent s’accorder sur un modèle économique, afin que leur retour sur investissement soit assuré, compte tenu des coûts d’investissement, élevés». Le magazine précise que les membres du conseil d’administration de l’ANRT doivent se réunir prochainement pour discuter de ces questions.

Autre raison invoquée: «un des trois opérateurs (Maroc Telecom, précise Challenge) n’a pas encore libéré toutes les fréquences nécessaires pour la 5G. Les deux autres opérateurs sont prêts».

Il faudra donc encore attendre, pour que la 5G soit complètement déployée sur le territoire marocain.

Un autre interlocuteur, interrogé par le magazine, a quant à lui critiqué les lourdeurs administratives auxquelles se heurte l’octroi des autorisations nécessaires au déploiement de cette technologie.

Ces lenteurs pourraient même «avoir des conséquences sur la compétitivité du Maroc dans la région», précise le magazine.

Khalid Ziani, expert ès-télécoms, interrogé à ce propos par Challenge, explique que «pour l’organisation du Mondial 2030, le secteur des télécommunications devrait jouer un rôle-clé en assurant la connectivité mondiale. Les télécoms, en particulier, devraient bénéficier de retombées directes et indirectes. Cependant, pour répondre aux exigences techniques d’un tel événement, il est impératif d’accélérer dès cette année certains chantiers, notamment en attribuant aux opérateurs les licences de la 5G dès cette année 2024».

Khalid Ziani rappelle que le Qatar, qui a accueilli avec succès le dernier Mondial, avait massivement investi dans les infrastructures de télécoms.

Comparativement aux technologies déjà existantes, les avantages de la 5G sont nombreux: cette technologie offre une vitesse de haut débit mobile jusqu’à 100 fois supérieure à celle de la 4G, une ultra-fiabilité avec un faible temps de latence, et une capacité d’expansion du machine-to-machine sans précédent.

Ces caractéristiques permettront de développer de nouvelles applications dans la télémédecine, la robotique industrielle ou encore les systèmes des véhicules autonomes.

Par Nabil Ouzzane
Le 22/04/2024 à 19h24