BAM apporte des garanties sur le «serpent monétaire»

Succursale de Bank Al-Maghrib, avenue Hassan II, à Casablanca. 

Succursale de Bank Al-Maghrib, avenue Hassan II, à Casablanca.  . Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Les opérateurs économiques ne cachent pas leurs craintes quant à la réforme de la flexibilité des changes. Leurs interrogations portent sur les risques d’inflation, l’envolée des cours et la couverture des risques de change.

Le 01/03/2017 à 00h43

Contre les inquiétudes que suscite le changement vers un régime de change plus flexible, Bank Al-Maghrib se veut rassurante. Dans son édition du mercredi 1er mars, L’Economiste rapporte que la Banque centrale gardera la main sur l’évolution des prix des monnaies étrangères à la hausse ou à la baisse, selon un intervalle qu’elle a elle même fixé. Les interventions se feront soit directement sur le dirham en cas de rareté des liquidités, soit à travers l’injection de devises sur le marché ou l’adjudication d’un montant prédéterminé en devises. Ce qui rompt avec la pratique actuelle qui veut que BAM réponde de manière illimitée aux besoins des opérateurs en devises.

Outre le maintien du contrôle du régulateur sur le marché des changes, BAM assure que la réforme sera progressive, pour permettre aux différents acteurs de s’adapter à la nouvelle situation. Il faut dire que les opérateurs s’interrogent sur les impacts des changements à venir. Ils craignent une poussée de l’inflation, compte tenu du fait que le Maroc importe beaucoup de produits finis et d’intrants. Avec le régime actuel, ils estiment avoir plus de visibilité sur l’évolution des prix. Cela est d’autant plus important pour les opérateurs qui s’engagent sur des marchés publics à prix fermes. Face à ces craintes, la Banque centrale écarte tout risque d’inflation, à condition de correctement gérer le chantier. Il faut, en clair, maîtriser tous les risques liés à la réforme de flexibilité des changes.

Sur un autre registre, BAM a mis en place des garanties contre la spéculation, un risque appréhendé de deux manières. La première concerne les résidents et la seconde les non-résidents. Dans le premier cas, l’investissement spéculatif dans les devises est assimilable à n’importe quel autre placement, sauf qu’il s’agit d’un pari sur une évolution qui peut se réaliser ou pas. Le cas échéant, il pourrait y avoir surabondance d’une devise qui entraînerait une chute de son cours. Dans le cas du non-résident, les transferts des flux financiers ne seront autorisés que dans un délai de 3 ou 6 mois, pour éviter les spéculations par des investisseurs en capital.

Par Rachid Al Arbi
Le 01/03/2017 à 00h43