Le Maroc a importé plus de 5.000 tonnes de pommes de terre en 2023

Pomme de terre. DR

Le Maroc a importé en 2023 plus de 5.000 tonnes de pommes de terre, essentiellement des Pays-Bas. Un volume qui dépasse de loin le niveau habituel qui tourne autour d’un millier de tonnes d’importations par an, qui proviennent surtout de l’Europe.

Le 20/04/2024 à 08h04

Le Maroc, important pays exportateur de pommes de terre, en importe aussi. Et si, entre 2018 et 2022, les importations marocaines ont rarement dépassé le millier de tonnes, elles ont décuplé en 2023, atteignant selon EastFruit 5.000 tonnes. Le marché de provenance de la patate que les Marocains consomment reste principalement les Pays-Bas.

Selon le site spécialisé, ce changement de volume d’importations est la conséquence de la grave sécheresse qu’a connue le Royaume. Celle-ci a, selon la même source, poussé le gouvernement marocain à réduire les exportations de pommes de terre dans le but de stabiliser les prix sur le marché intérieur.

Les importations marocaines des semences de pomme de terre sont également modérées, note le site, avec des fluctuations annuelles allant de 37.000 à 62.000 tonnes au cours des six dernières années.

Toujours selon EastFruit, les projections pour 2024 et sans doute des années suivantes encouragent le Maroc à lorgner l’Égypte pour importer les pommes de terre. Le ministre égyptien de l’Agriculture, Elsayed Al-Qasir, a, en effet, annoncé le 11 avril, l’ouverture du marché marocain aux pommes de terre égyptiennes. Les exportations égyptiennes de ces légumes vers le Maroc devraient, toutefois, selon le site, démarrer avec des volumes modestes et se limiteraient à quelques niches privilégiées, principalement le segment haut de gamme des pommes de terre de consommation. Elles devront en découdre avec des fournisseurs européens établis sur le marché marocain, à savoir les Pays-Bas, l’Espagne, la France, la Belgique.

Théoriquement, estiment les analystes d’EastFruit, plusieurs centaines de tonnes de pommes de terre égyptiennes pourraient être exportées vers le Royaume, à condition de répondre aux normes de qualité strictes imposées par le Maroc. Les conditions de sécheresse pourraient potentiellement amplifier ce volume à quelques milliers de tonnes, ajoutent-ils.

Égypte, concurrent du Maroc au Sahel ?

Par ailleurs, poursuivent-ils, l’accès au marché marocain pourrait servir de tremplin stratégique pour l’Égypte vers la région élargie du Sahel. Cependant, nuancent-ils, cette perspective est entourée d’incertitudes, car elle nécessiterait une marge viable pour les ré-exportateurs marocains, ce qui diminuerait les revenus des vendeurs égyptiens.

En outre, d’après EastFruit, l’Égypte conserve la possibilité d’établir des liens logistiques directs avec les pays du Sahel via des routes maritimes. Auquel cas, le pays des pharaons serait un concurrent pour le Maroc qui, comme le rappelle le site, joue un rôle central sur le marché des pommes de terre de cette région, exportant notamment vers la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal.

Par Lahcen Oudoud
Le 20/04/2024 à 08h04