Les tarifs douaniers plombent les intrants

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Revue de presseKiosque360. L'Organisation mondiale du commerce affirme que la taxation des intrants aggrave les coûts de production et réduit la compétitivité. Les détails.

Le 05/02/2016 à 02h28

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) épingle la politique commerciale du Maroc, et notamment la taxation des intrants. Et pour cause. “La structure tarifaire n'est pas de nature à favoriser certaines transformations locales”, déclare l'OMC, citée par L'Economiste dans son édition du 5 février.

Un point de vue qui va dans le sens de celui des industriels qui estiment que les tarifs douaniers aggravent les coûts de production et réduisent donc la compétitivité. En d'autres termes, cette politique tarifaire plombe donc les intrants.

L'agriculture reste le secteur le plus protégé (avec une moyenne tarifaire de 16,5%), suivie du secteur manufacturier (12,3%) et des mines (4,2%). Ainsi, le taux de 2,5% s'applique à 9.479 lignes (53% de toutes les lignes tarifaires), suivi du taux de 25% appliqué à 3.330 lignes. Les droits de douane ad valorem les plus élevés (200% contre 304% en 2009) sont appliqués aux produits agricoles. Le taux zéro s'applique à 10 lignes et plus précisément à des catégories de soufre.

Le rapport de l'OMC relève aussi “la forte progressivité” des droits dans d'autres industries, cachant ainsi un niveau effectif de protection assez élevé. Une situation qui n'encourage pas non plus les efforts pour améliorer la compétitivité internationale des biens locaux concernés. Même si le Maroc a mis en place, en 2013, une réforme tarifaire qui a réduit les droits de douane sur la majorité des produits agricoles et induit une baisse des crêtes tarifaires, les importations restent soumises à une multitude de taxes: taxe parafiscale à l'importation, taxe sur la valeur ajoutée (TVA), TIC, ainsi que divers droits et taxes. Or, le taux de protection s'accroît sensiblement pour certains produits si les autres droits et taxes d'entrée, que l'OMC recommande de rationaliser, sont pris en compte. C'est le cas notamment de la taxe parafiscale de 0,25% prélevée sur les marchandises importées, notamment les biens d'équipements, matériels et outillages, les pièces détachées ou encore les marchandises en franchise.

Parmi les autres taxes sur les importations qui plombent les intrants, la taxe de magasinage (4 à 14% selon la durée de séjour des marchandises dans les locaux de l'administration douanière), la taxe informatique fixe de 150 DH, la taxe de contrôle et d'estampillage sur les tapis importés fabriqués à la main (5%), ainsi que les droits de chancellerie.

Par Sanae El Asrawi
Le 05/02/2016 à 02h28