Naveline ou le retour du pavillon marocain sur le détroit

Depuis les déboires qu’a connus la Comarit, le pavillon marocain a disparu des eaux internationales et en particulier du détroit de Gibraltar. Mais, depuis une dizaine de jours, une nouvelle compagnie a pris le relais. Il s’agit de Naveline, une compagnie détenue à 70% par des investisseurs marocains. C’est ce que nous rapporte le quotidien Les Eco dans son édition datée du 15 juillet.

Naveline a obtenu deux autorisations suite à l’appel à manifestation d’intérêts lancé par le ministère de l’Equipement. Elle pourra ainsi exploiter la ligne Tanger Med-Algésiras pour les passagers et une ligne dédiée au fret marchandise, pour une durée de 10 ans. Dotée d’un capital de 500 millions de dirhams, cette société est détenue à 70% par des investisseurs marocains à travers une holding créée il y a deux ans et détenue à 50% par Naim Machtaqi. Celui-ci est en même temps le directeur général de Necotrans Maroc, filiale de Necotrans France qui détient directement les 30% restants de Naveline.

Et le nouvel entrant sur le détroit semble avoir déjà pris ses marques, à en croire le directeur général. «Pour le moment, on a l’avantage d’être parmi les moins chers du marché. L’arrivée de notre compagnie a même permis de réguler les prix. Ceux-ci ont commencé à baisser», explique Machtaqi à la publication. Et si Naveline se montre compétitive, c’est qu’elle a décidé d’opter pour le fast ferry (800 passagers/170 voitures) qui lui permet de réaliser trois voyages par jour pour des traversées de 50 mn. Naveline nourrit par ailleurs de grandes ambitions: elle espère se mettre au transport de conteneurs de Tanger Med vers l’Afrique subsaharienne.

Le démarrage des traversées opérées par cette nouvelle société marque le retour du pavillon marocain sur le détroit. D’autres compagnies du royaume rejoindront bientôt la flotte des ferrys: soit, notamment, Intershipping, adjudicataire des lignes Tanger Ville-Tarifa et Tanger Med-Algésiras, ou encore la compagnie Red Fish, issue d’un partenariat maroco-allemand et qui devrait aussi obtenir une autorisation sur la ligne Tanger Med-Algésiras.