Tout le monde pourrait-il saisir la HACA?

Amina Lemrini et Jamal-Eddine Naji, sages de la HACA.

Amina Lemrini et Jamal-Eddine Naji, sages de la HACA. . DR

Revue de presseKiosque360. Saisir la HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle) serait désormais chose possible pour le commun des Marocains. Mustapha El Khalfi, ministre de la communication, a élaboré un projet de loi dans ce sens.

Le 17/02/2015 à 08h03

Si cela venait à devenir une réalité, on pourrait damer le pion aux pays scandinaves en matière de transparence et de contrôle des médias publics. Selon Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce mardi 17 février, Mustapha El Khalfi aurait transmis au Secrétariat général du gouvernement (SGG) un projet de loi vraiment révolutionnaire. En vertu de ce texte, dont copie aurait été transmise aux responsables de la HACA pour avis (Amina Mrini Ouahhabi et Jamal Eddine Ennaji), le citoyen Lambda pourrait avoir un droit de regard sur les programmes des médias publics. Et même plus : demander un droit de regard sur les cahiers des charges et les divers appels d’offres relatifs au service public audiovisuel. Ne cherchez pas trop! Ce principe, aussi surréaliste qu’il puisse paraître, est une concrétisation de la constitution du 1er juillet 2011 qui donne le droit aux citoyens de présenter des mémorandums aux divers appareils élus (Parlement compris) et autres institutions de gouvernance comme la HACA, le CNDH, le Conseil de la concurrence ou encore le CESE.

Pourtant, le Dahir de 2005 limitait le droit de saisine de la HACA aux seules organisations politiques, syndicales ainsi qu’aux ONG reconnues d’utilité publique par le SGG. Aujourd’hui, et si le projet de loi de Mustapha El Khalfi arrivait à voir le jour, n’importe quel citoyen aurait non seulement un droit de regard sur la programmation des médias publics (télés et radios confondues), mais aussi sur la passation de leurs marchés et sur les non moins juteux contrats de publicité. L’idéal étant de parvenir à cette transparence revendiquée depuis des décennies par les professionnels de tous les bords.

Cependant, il ne faut pas se faire trop d’illusions. Le projet de loi du ministre PJD, explique Akhbar Al Yaoum, ne prévoit pas grand-chose pour chambouler la configuration de la HACA ou changer quoi que ce soit au processus de nomination de ses hauts responsables. Mais, d’un autre côté, le Maroc est appelé à devenir plus offensif: la MAP (Agence Maghreb arabe presse) se dotera d’ici 2016 d’une chaîne d’information qui pourrait être d’une grande utilité pour décliner les choix du royaume.

Par Abdeladim Lyoussi
Le 17/02/2015 à 08h03