Air France: démission du PDG après le rejet d'un projet d'accord salarial

Le PDG d’Air France, Jean-Marc Janaillac.

Le PDG d’Air France, Jean-Marc Janaillac. . DR

Le PDG d’Air France Jean-Marc Janaillac a annoncé vendredi qu’il va démissionner de son poste après le rejet par la majorité des salariés de la proposition d’accord formulée par la direction suite au mouvement social que connaît la compagnie aérienne depuis plusieurs semaines.

Le 04/05/2018 à 17h55

Au terme d'une consultation électronique, lancée le 26 avril, les salariés de la compagnie aérienne française ont rejeté à 55,44% la proposition d'accord salarial présentée mi-avril par la direction, a indiqué la compagnie qui précise que le taux de participation s'est élevé à 80,33% parmi les 46.771 salariés d'Air France qui étaient invités à répondre à la question: "Pour permettre une issue positive au conflit en cours, êtes-vous favorable à l'accord salarial proposé le 16 avril 2018?".

Cette proposition d'accord salarial prévoyait pour la période 2018-2021 "des augmentations générales de salaire de 7% sur quatre ans, s'ajoutant aux augmentations individuelles".

"J'assume les conséquences de ce vote et je remettrai dans les prochains jours ma démission aux Conseils d'administration d'Air France et d'Air France-KLM", a déclaré le patron de la compagnie après l’annonce des résultats de cette consultation, regrettant un "immense gâchis".

Les augmentations de salaires proposées initialement par la Direction d’Air France avaient été qualifiées par les syndicats d’"aumône" qui "ne pourra pas compenser l'augmentation du coût de la vie et rattraper les salaires bloqués depuis 2011".

Les revendications syndicales "ne sont pas raisonnables", avait jugé pour sa part le PDG d'Air France-KLM. "Le coût global d'une telle augmentation représenterait environ 240 millions d'euros, soit pratiquement le prix de deux Boeing 787", avait-il déclaré. Le groupe Air France-KLM a affiché un bénéfice d'exploitation en hausse de 42 pc pour 2017 à 1,488 milliard d'euros, dont 588 millions d'euros pour la partie française. La Direction de la compagnie considère cependant que la dynamique de croissance reste fragile et inférieure à celle de ses concurrentes.

Le 04/05/2018 à 17h55