Guinée: grande mutinerie à la prison centrale de Conakry

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Revue de presseC’est une affaire digne d’un blockbuster américain qui occupe l’essentiel de la presse guinéenne en ce début de semaine. Une tentative d’évasion massive de détenus de la Maison centrale de Kaloum, à Conakry, la plus grande prison du pays, a échoué dans de violents échanges de tirs.

Le 10/11/2015 à 18h10

Les habitants de Conakry ont vécu un lundi traumatisant. Selon guineenews.org, qui rapporte un communiqué du gouvernement, c’est «aux alentours de 9H30 qu’une tentative d’évasion de certains détenus a obligé le déploiement d’un renfort des forces de sécurité à la Maison Centrale de Kaloum».

Les autorités annocent avoir rapidement repris la situation en main. «Des mouvements et des coups de feu ont été enregistrés provoquant une réaction prompte et vigoureuse de la sécurité, faisant ainsi quelques blessés légers», précise-t-on dans la version gouvernementale, sans donner de chiffres. Ce matin, toutefois, le porte-parole de la police, Boubacar Kassé, interpellé par les médias d’Etat, a annoncé que «les patrouilles mixtes, renforcées par l’armée, ont pu mettre la main sur 80 à 90 prisonniers».

Alors que la situation semble actuellement sous contrôle, le gouvernement précise que des responsables de la Justice et de l’Intérieur sont sur place afin de prendre les dispositions complémentaires appropriées jusqu’au rétablissement définitif de l’ordre. Le site d’information guineenews.org surfe sur l’actualité pour rappeler la situation de surpopulation et les mauvaises conditions de détention prévalant dans les maisons d’arrêt guinéenne.

Cette tentative d’évasion donne raison au ministre des Droits de l’Homme, Gassama Diaby, qui avait dénoncé, il y a de cela deux ans, la surpopulation dans les pénitenciers et les conditions de détention déplorables des prisonniers. Construite dans les années 50, la prison de Conakry était destinée à accueillir un maximum de 200 détenus. Aujourd’hui, 2.000 pensionnaires y purgent leurs peines carcérales. «Les prisonniers sont entassés dans les cellules sans jugement, certains pour des délits mineurs», décrit-on dans les colonnes d’un média de la place, qui ne s’étonne presque pas de la recrudescence des mutineries dans les geôles guinéennes.

Par Souleymane Baba Tounde
Le 10/11/2015 à 18h10