La tension monte entre Madrid et Caracas

L'ambassadeur d'Espagne à Caracas, Jesús Silva Fernández.

L'ambassadeur d'Espagne à Caracas, Jesús Silva Fernández. . DR

Le Venezuela a renvoyé l’ambassadeur espagnol à cause de ce que le gouvernement considère comme une ingérence de l’Espagne dans ses affaires internes. Pour répondre à cette mesure, le gouvernement de Mariano Rajoy a fait de même en déclarant persona non grata l’ambassadeur vénézuélien à Madrid.

Le 29/01/2018 à 21h11

L'ambassadeur d'Espagne à Caracas, Jesus Silva Fernandez, va quitter lundi 29 janvier le Venezuela après avoir été déclaré «persona non grata» par le gouvernement de Nicolas Maduro, qui lui a donné un délai de 72 heures pour quitter le pays. La mesure d’expulsion annoncée jeudi dernier s’explique par «l’ingérence de l’Espagne» dans les affaires internes du pays de Maduro, rapporte un communiqué du ministère vénézuélien des Affaires étrangères qui dénonce des «attaques continues» du gouvernement de Mariano Rajoy contre son pays.

Des sources de l'ambassade d'Espagne ont indiqué à l’agence Efe que Jesus Silva Fernandez quittera le Venezuela par un vol direct pour Madrid, qui partira ce lundi soir de l'aéroport international Simón Bolívar, près de Caracas. Avant de faire ses valises, le diplomate a organisé vendredi dernier une réception privée pour faire ses adieux aux travailleurs de l'ambassade. Durant la soirée, il n’a pas hésité à qualifier d'"inhabituelle" son expulsion. "Je pense que c'est une stupidité qu'ils aient pris une décision si inhabituelle (...) il n'y a pas eu un tel précédant dans l'histoire de la diplomatie espagnole", a-t-il dit dans une déclaration relayée par Efe.

Pour répondre à la décision du Vénézuela, le gouvernement espagnol a décidé d’appliquer le principe de la "réciprocité" vis-à-vis de Caracas en déclarant "persona non grata" l'ambassadeur du Venezuela à Madrid, Mario Isea, et l’a sommé de quitter le pays dans les 72 heures.

Les tensions diplomatiques entre Madrid et Caracas se sont accentuées la semaine dernière suite aux sanctions imposées par l'Union européenne (UE) à sept hauts responsables vénézuéliens pour la «répression» des manifestations anti-gouvernementales dans le pays. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a déclaré qu'il considérait "raisonnable" que l'Espagne dirige l'action politique de l'UE dans la situation au Venezuela parce que, dit-il, "c'est leur obligation et quelqu'un doit aider" les Vénézuéliens face aux "décisions brutales et la manière de comprendre la démocratie de M. Maduro".

Par Younès Tantaoui
Le 29/01/2018 à 21h11