Séisme en Equateur: au moins 272 morts, un chiffre encore provisoire

Destructions à Manta en Equateur, après le trempblement de terre, le 17 avril 2016.

Destructions à Manta en Equateur, après le trempblement de terre, le 17 avril 2016. . AFP (LUIS ACOSTA)

Les secours poursuivaient leur course contre la montre dans la nuit de dimanche à lundi pour tenter de retrouver des survivants sous les décombres en Equateur, après le puissant séisme qui a fait au moins 272 morts.

Le 18/04/2016 à 07h43

"Le nombre (de morts) va sûrement augmenter et probablement de manière considérable", a prévenu le président équatorien Rafael Correa en communiquant le nouveau bilan provisoire. "Ce sont des moments difficiles, la pire tragédie de ces 67 dernières années, uniquement dépassée par le tremblement de terre de 1949 à Ambato (centre)", a-t-il ajouté.

Selon le chef de l'Etat, le nombre de blessés s'élève désormais à 2.068, en baisse par rapport à celui de 2.557 communiqué plus tôt par le vice-président Jorge Glas. En visite au Vatican, Rafael Correa, qui a débloqué une aide budgétaire d'urgence d'"environ 600 millions de dollars", est arrivé en avion à Manta vers 23H30 GMT.

Dans cette région du littoral équatorien, les sinistrés cherchaient à mains nues leurs disparus sous les gravats, avant de passer une deuxième nuit dehors, par crainte d'une réplique ou pour veiller sur le peu qu'ils ont pu sauver.

A Portoviejo (ouest), l'une des villes les plus touchées, des maisons détruites, un marché dévasté, des lampadaires au sol et des débris éparpillés sur les trottoirs témoignaient de l'ampleur de la secousse de magnitude 7,8.

Une trentaine d'hôtels détruitsUne centaine de prisonniers en ont profité pour s'échapper de la prison de Portoviejo. "Nous avons lancé les opérations pour les capturer à nouveau", a écrit sur Twitter la ministre de la Justice, Ledy Zuñiga.

A Manta (ouest), ville proche de l'épicentre, "les maisons se sont écroulées, les réverbères sont tombés, les gens sont complètement désespérés, il y a des gens enterrés sous les décombres", a décrit Miriam Santana, 40 ans, employée de maison.

Plus de 14.000 membres des forces de sécurité, 241 professionnels de la santé et deux hôpitaux mobiles ont été dépêchés sur place. Des renforts arrivent de Colombie, du Mexique, du Chili, d'Amérique centrale et d'Espagne.

A Pedernales, épicentre du séisme, haut lieu touristique avec ses plages sur le Pacifique, les autorités évaluaient le nombre des morts à entre 300 et 400, soulignant qu'une trentaine d'hôtels ont été détruits.

"Pedernales est dévasté, les immeubles se sont effondrés, en particulier les hôtels où beaucoup de touristes sont logés, il y a des cadavres. Nous avons besoin d'aide", a déclaré aux médias le maire, Gabriel Alcivar.

“La fin du monde”

Le séisme s'est produit samedi à 18H58 (23H58 GMT) à 20 km de profondeur, selon l'Institut de géophysique (IG), provoquant des "dégâts considérables dans la zone de l'épicentre", dans la province de Manabi (sud-ouest), "et aussi dans des lieux éloignés" comme Guayaquil ou Quito.

Malgré des dégâts matériels importants, les infrastructures pétrolières "stratégiques" du pays n'ont pas été affectées et devraient continuer de fonctionner, a assuré le ministre des Ressources stratégiques Rafael Poveda.

La secousse a été ressentie dans le sud de la Colombie et au Pérou, apparemment sans faire de victimes. Elle survient peu après les tremblements de terre ayant secoué depuis jeudi le sud-ouest du Japon, avec au moins 41 morts et un millier de blessés.

Mais "il n'y a pas de relation de cause à effet entre les séismes en Equateur et au Japon", a assuré David Rothery, professeur de géosciences planétaires à l'Open University britannique, soulignant toutefois que l'énergie totale du séisme "a probablement été 20 fois plus forte" en Equateur qu'au Japon

Le 18/04/2016 à 07h43