Les business privilégiés des artistes marocains

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Revue de presseKiosque360. Kiosque360. S’il n’est pas surprenant d’apprendre que nos artistes se lancent dans les affaires, ce qui l’est plus, en revanche, ce sont les domaines dans lesquels ils choisissent d’investir.

Le 03/01/2014 à 22h21

Lorsqu'on est artiste, on a forcément un léger sens des affaires. C'est du moins ce que tend à prouver Assabah dans son dossier du week-end. Le journal revient sur ces business que nos stars nationales lancent en marge de leur activité artistique -plus ou moins florissante- pour tenter de joindre les deux bouts. Car c'est bien connu, les revenus des artistes restent assez aléatoires, constate le journal arabophone. Mais s’il n’est pas surprenant d’apprendre que nos artistes se lancent dans les affaires, ce qui l’est plus, en revanche, ce sont les domaines dans lesquels ils choisissent d’investir. Ainsi, là où certains noms de la scène artistique préfèrent lancer un business dans un secteur qu'ils maîtrisent, autrement dit le "showbiz", comme a pu le faire les couples Fatema Kheir-Saâd Tsouli et Khadija Assad-Aziz Saadallah qui se sont lancés dans la production artistique, d'autres prennent un tout autre chemin. C'est notamment le cas de Naima Ilyas, qui possède ainsi un magasin de prêt-à-porter plutôt bon marché ou encore celui du comédien Abdellah Ferkous, dont le restaurant, situé en plein cœur de sa ville d'origine de Marrakech, semble être une affaire florissante.

Le chanteur populaire Abdelaziz Stati, quant à lui, cultive la terre. Dans la région de Doukkala, le chanteur et musicien du Chaâbi possède en effet des terrains agricoles. Dans un tout autre registre, la chanteuse Noor a choisi de se lancer dans le domaine du bien-être ce qui, il faut bien le reconnaître est peu surprenant lorsqu'on connaît un tant soit peu la personnalité de l'artiste qui, donc, "a ouvert à Casablanca un salon de beauté qui reçoit tous les jours des dizaines de clients", indique Assabah. C'est aussi le cas de la comédienne Majdouline Idrissi qui a fait de la mode son fer de lance dans le monde des affaires. Mais le business n'est pas l'apanage des artistes marocains résidents dans le royaume, fait savoir Assabah. En effet, plusieurs artistes de la diaspora marocaine se sont également lancés dans le monde des affaires, souvent dans leur pays d'accueil. C'est notamment le cas de Mayssa El Maghrabi qui s'est lancée dans la création d'une série de produits de beauté et d'une marque de vêtements aux Emirats arabes unis. Dounia Batma avec son mari ont investi dans plusieurs projets dans les pays du Golfe. Quant aux artistes marocains installés en Europe, poursuit Assabah, ils préfèrent le plus souvent investir dans la night life ou la restauration, proposant au passage à leurs clients animations et spectacles artistiques.

Le business, un choix judicieux ?

A en croire les conclusions d'Assabah, la réussite sous les projecteurs des artistes ne s'accompagne pas toujours d'un succès dans les affaires. Certains, qui nous ont quitté, avaient tenté leur chance sans succès, rappelle le journal, citant notamment le cas de Ahmed El Bourezgi, qui possédait une maison de disques. Malheureusement, lorsque son projet a fait faillite, l'artiste s'est retrouvé sur la paille et ignoré de tous. Car c'est bien là le triste sort de ces artistes qui, une fois les projecteurs éteints, se trouvent parfois plongés dans une vie d'incertitudes et de marasmes financiers. Le statut d'artiste au Maroc est encore loin de permettre à ces hommes et à ces femmes qui portent la culture et l'identité marocaine à bout de bras, parfois jusqu'à la faire briller à l'étranger, de vivre décemment jusqu'à la fin de leurs jours. Sans revenu fixe, dépendants des aléas budgétaires des quelques entreprises culturelles qui les font travailler, les artistes ne disposent ni de couverture sociale ni, encore moins, d'assurance retraite. Autant dire qu'une fois qu'ils ont quitté les feux de la rampe, leur avenir devient plus qu'incertain.

Par Sophia Akhmisse
Le 03/01/2014 à 22h21