Adoul: Aujjar ouvre les portes aux femmes

Mohamed Aujjar, président de la mission d'enquête de l'ONU sur la Libye.

Mohamed Aujjar, président de la mission d'enquête de l'ONU sur la Libye. . DR

Revue de presseKiosque360. La profession de adoul, qui était jusqu'ici l’apanage des hommes, sera désormais ouverte à la gent féminine. En effet, le ministère de la Justice s’apprête à lancer un concours d’accès à la profession pour les deux sexes. 700 postes seront octroyés.

Le 10/07/2017 à 23h42

Une première dans les annales de la justice marocaine. La profession de adoul, jusque-là exclusivement réservée aux hommes, sera, dès le mois d’octobre prochain, accessible à la gent féminine. En effet, le ministère de la Justice et des libertés s’apprête à lancer un concours d’accès à la profession, ouvert aux candidats des deux sexes. Pas moins de 700 nouveaux adouls (hommes et femmes) rejoindront la profession à l’issue de ce concours, lancé en application des recommandations du dialogue national sur la réforme de la justice.

Le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui rapporte l’information dans son édition de ce mardi 11 juillet, précise que ce concours est organisé en vertu de la loi 16.03 relative à la profession de adoul, notamment de l'article 4 qui ne précise plus le sexe du candidat, souligné dans l’ancienne législation de 1982. Et de préciser que la tradition de ne confier cette mission de adoul qu’à l’homme s'appuyait sur une certaine interprétation de versets du Coran et de la Sunna du prophète. Les détracteurs évoquaient, notamment, ce verset (La Vache 282): «Demandez le témoignage de deux témoins parmi vos hommes. Si vous ne trouvez pas deux hommes, choisissez un homme et deux femmes parmi ceux que vous agréez pour témoins. Si l’une des deux femmes se trompe, l’autre lui rappellera ce qu’elle aura oublié.»

Mais la jurisprudence a permis de dépasser les interprétations du Coran et de la Sunna pour mettre en place cette nouvelle loi. Celle-ci souligne que «la profession de adoul s’exerce en tant que profession libérale». Ces auxiliaires de la Justice sont appelés à sceller des mariages et à régler des questions de legs, d’héritage, de vente ou d’achat et autres, sous la supervision des autorités de justice compétentes. 

Par Mohamed Younsi
Le 10/07/2017 à 23h42