Dialogue social: les syndicats déclarent une énième guerre à El Othmani

Saâd Eddine El Othmani, chef du gouvernement. 

Saâd Eddine El Othmani, chef du gouvernement.  . DR

Revue de presseKiosque360. Le dialogue social, qui a repris lundi 4 décembre, a connu le même sort que les précédents et fini en queue de poisson. Les syndicats ont claqué la porte, le gouvernement s'étant tenu à l'offre faite lors des précédentes rencontres.

Le 04/12/2018 à 22h46

Le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, s’est retrouvé, encore une fois, devant une impasse après un nouveau round du dialogue social. Les syndicats, qui s'étaient retirés de la réunion en novembre dernier, ont décidé, lundi dernier, de claquer la porte à l'issue d’une énième rencontre destinée à sauver le dialogue social. L’UMT, la CDT et l’UGTM ont rejeté l’offre du gouvernement qui n’a pas changé sa position d’un iota, comme l’explique le secrétaire général de la CDT, Abdelkader Zaer: «Le gouvernement persiste à nous présenter la même offre qu’il nous avait proposée lors des précédentes rencontres. Les syndicats avaient alors réaffirmé au chef du gouvernement que cette offre ne répondait aucunement aux attentes des travailleurs.»Le syndicaliste estime que cette position statique du gouvernement dénote «l’absence de toute volonté politique pour régler ces dossiers qui n’ont pas évolué depuis des années».

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 5 décembre, qu’Abdelkader Zaer ne limite pas ses revendications à la seule amélioration des revenus. Il évoque également les libertés syndicales, les retraites et la protection sociale. Le nouveau leader de la CDT considère que, face à l’intransigeance du gouvernement, «rien ne justifie plus la poursuite du dialogue avec l’Exécutif». Il a d’ailleurs réaffirmé que la CDT comptait tenir une réunion exceptionnelle, samedi prochain, pour trancher, de manière définitive, les négociations du dialogue social.Le dirigeant de la CDT, Alami Lahouiri, avance que le syndicat n’exclut pas de durcir sa position car, pour lui, «le gouvernement ne désire pas institutionnaliser un dialogue sérieux et responsable. Le dialogue social se trouve aujourd’hui devant une impasse et il faut qu’on fasse quelque chose pour l’en sortir».

Selon Abdelkader Zaer, les syndicats réclament une augmentation de 500 dirhams dans les salaires des secteurs public et privé, alors que le gouvernement propose une hausse de 400 dirhams s’étalant sur trois ans. Les syndicats demandent, en outre, la valorisation des allocations familiales pour atteindre 400 dirhams, la réduction des impôts, l’octroi des indemnités pour le séjour et le travail dans les zones éloignées, ainsi que l’augmentation des salaires du secteur privé. En face, le gouvernement propose une augmentation de 400 dirhams pour les «catégories inférieures» qui ne dépassent pas l’échelle 10. L’offre de l’exécutif concerne, aussi, la valorisation des allocations familiales de 100 dirhams pour chaque enfant, l’augmentation de la prime de naissance de 1.000 dirhams, ainsi que l’ouverture d’un dialogue sur l’indemnité de travail dans les régions éloignées.

Il faut rappeler que le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, avait invité les centrales syndicales à assister aux travaux de la commission technique. Laquelle, composée de membres du gouvernement et de syndicalistes, a pour mission d’élaborer des propositions et de les enrichir avant d’en exposer les résultats au comité national du dialogue social.

Par Hassan Benadad
Le 04/12/2018 à 22h46