Élection du SG du PJD: El Othmani vs El Azami, duel indécis

La séance d'ouverture du 8e congrès du PJD, samedi 9 décembre 2017.

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Deux candidats restent en lice pour le poste de secrétaire général du PJD. Saâd-Eddine El Othmani a en face de lui un adversaire de taille: Driss El Azami, un proche d'Abdelilah Benkirane. Éclairage sur un duel à l'issue indécise.

Le 10/12/2017 à 14h33

Les deux conseils nationaux, celui du 8e congrès, élu dans la nuit de samedi à dimanche, et le précédent, ont qualifié pour la finale Saâd-Eddine El Othmani, actuel chef du gouvernement arrivé en tête avec 180 voix des 275 votants (65%) et Driss El Azami avec 110 voix (40%). Les six autres candidats choisis ont préféré se désister, vu leurs maigres chances d'être élus.

La qualification de Driss El Azami, disciple de Benkirane et actuel maire de Fès, n'a pas surpris les observateurs. Elle reflète en quelque sorte la déception d'une grande partie de l'électorat (2.500 congressistes) qui soutenait l'option d'un 3e mandat d'Abdelilah Benkirane.

Trois données expliquent le succès de Driss El Azami: son amitié indéfectible envers Benkirane, sa victoire contre le trublion istiqlalien Hamid Chabat lors des élections municipales de 2015 à Fès, et son expérience dans le gouvernement de Benkirane en tant que ministre délégué chargé du Budget. On lui prête pragmatisme et "dynamisme loin des regards". Il a par ailleurs des défauts: il est timide, peu communicatif et très discret.

Mais, selon des militants, Saâd-Eddine El Othmani a plus d'avantages et un acquis indéniable, avec un parcours politique plus riche que son adversaire. 

En plus, une partie de l'électorat d'El Othmani milite pour que celui-ci puisse diriger le PJD durant son mandat à la tête de l'Exécutif. "Une bonne marche harmonieuse du gouvernement veut que le chef de l'Executif soit aussi le maître à bord d'un des plus grands partis politiques du pays", a indiqué un ministre PJD sous couvert d'anonymat.

Après l'annonce des finalistes, Driss El Azami est resté de marbre, sans dire s'il ira jusqu'au bout de la course face à El Othmani ou s'il jettera l'éponge "au nom de l'unité du parti".

Avant le vote pour départager les deux candidats, plus de 100 militants ont demandé à intervenir pour expliquer leurs choix. El Othmani et El Azami, selon les statuts du parti, devront intervenir à leur tour pendant une heure. Le nom du futur secrétaire général du parti ne sera par conséquent connu qu'en fin d'après-midi. Sauf surprise...

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 10/12/2017 à 14h33