Enième tentative de vente du phosphate marocain saisi en Afrique du sud

55.000 tonnes de phosphates marocains étaient transportées par le Cherry Blossom.

55.000 tonnes de phosphates marocains étaient transportées par le Cherry Blossom. . M.L. Jacobs. MarineTraffic

Suite au verdict politique prononcé par la Haute Cour sud-africaine en février dernier dans l'affaire du phosphatier arraisonné à Port Elizabeth, une vente judiciaire de 55.000 tonnes de phosphate marocain a été ouverte ce lundi 19 mars.

Le 19/03/2018 à 17h12

Comme attendu, une vente aux enchères du phosphate saisi par la justice sud-africaine, et qui était transporté par le Cherry Blossom NM, s’est ouverte ce lundi 19 mars. L’information est rapportée par l’agence Reuters qui souligne que la vente se fait sous scellés pour une quantité de 55.000 tonnes. Cette opération fait suite à la décision de la Haute Cour de Port Elizabeth, prononcée le 23 février dernier.

Dans ce verdict purement politique, une adjudication de 30 jours est prévue à partir de ce lundi. Mais les chances de voir cette marchandise trouver preneur restent minces, le Polisario ayant lui même tenté pendant plusieurs mois de la faire écouler, mais en vain.

Contrairement aux allégations de certains responsables de la fantomatique Rasd, qui déclarent à ceux qui veulent les entendre que le produit de cette vente sera rapatrié pour financer des «procès similaires», il existe très peu de chances que les séparatistes obtiennent le moindre sou de cette opération. En effet, quand bien même vente il y a, son produit servira d’abord à régler le broker qui se chargera de l’opération. Le reliquat sera partagé en deux parties, une servant à couvrir les frais judiciaires, et l’autre à couvrir les charges supportées par l’armateur dont le navire est arraisonné à Port Elizabeth depuis mai 2016.

Ce serait déjà étonnant de voir cette vente, dont la mise à prix est fixée à un million de dollars, couvrir l’ensemble de ces charges. Il est encore moins probable que le Polisario en tire le moindre profit. Ce qui peut expliquer tout ce tapage auquel ont recours des représentants du front séparatiste pour tenter de faire croire à une victoire. Surtout qu’ils ne sont même pas sûrs de voir une quelconque partie –sans motivations politiques comme ce fut le cas pour la justice sud-africaine bien entendu- oser acheter ce phosphate et risquer des poursuites que peut lui intenter l’OCP.

Par Younès Tantaoui
Le 19/03/2018 à 17h12