Gouvernement-syndicats: Lune de fiel

Brahim Taougar Le360

Revue de presseKiosque360. Une déclaration d’un responsable gouvernemental, affirmant qu’«il n’y aura pas de hausse des salaires» risque d’exacerber la relation déjà tendue entre le gouvernement et les syndicats.

Le 09/04/2015 à 21h43

Les principales centrales syndicales ont fait de la hausse des salaires leur cheval de bataille. Le dernier round du dialogue social avait buté contre le refus catégorique du gouvernement de satisfaire cette revendication. UMT (Union générale des travailleurs du Maroc), CDT (Confédération générale du travail) et FDT (Fédération démocratique du travail) espéraient faire plier le gouvernement. A coups de déclarations incendiaires, de grève par-ci, de grève par-là, les responsables syndicaux haussaient le ton à chacune de leur sortie. Ils risquent cependant de ne pas obtenir gain de cause. Partant, l’espoir d’offrir à la masse salariale un «cadeau» à l’occasion du 1er mai s’évapore comme une bulle de savon.

Un responsable gouvernemental, cité par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce vendredi 10 avril, est catégorique :«Le gouvernement n’augmentera pas les salaires cette année». Il argue que «toute hausse, si petite soit-elle, des salaires créera des déséquilibres dans les finances de l’Etat». Pour autant, ledit responsable estime qu’il existe des signaux encourageants pour l’économie nationale. Mais, comme pour tempérer les ardeurs de ceux qui voudraient en tirer profit, il attire l’attention sur le fait que le Budget de l’Etat n’est pas reluisant et ne peut supporter davantage de charges. «Il importe que tout un chacun s’investisse dans le développement de l’économie nationale», suggère-t-il.

Certes, le quotidien arabophone ne révèle pas l’identité de ce responsable au sein du gouvernement Benkirane. Il le présente toutefois comme une source sûre et très proche du Chef de gouvernement et parlant au nom de la majorité. Mais c’est un secret de polichinelle : hausse des salaires, il n’y en aura pas. Du moins pas cette année, comme l’avait affirmé Abdelilah Benkirane lui-même. Les syndicats ne sont, à coup sûr, pas de cet avis. Et cette confirmation de ne pas répondre à l’une de leurs principales revendications, ne fera qu’envenimer davantage leur relation avec l’Exécutif et les incitera à sortir de leurs gonds. A moins d’une rencontre avec le Chef de gouvernement et des promesses de répondre à leurs doléances- ce qui n’est pas plausible dans les jours à venir-, les syndicats vont sans doute hausser le ton.

C’est dire que le 1er mai s’annonce chaud, chaud, chaud!

Par Abdelkader El-Aine
Le 09/04/2015 à 21h43