Guerguerat: le Polisario poursuit les actes de provocation

Le360

Une source présente au poste frontière marocain de Guerguerat a indiqué ce mardi à le360 que les milices du Polisario, restées stationnées dans la zone tampon, se seraient livrées à une nouvelle provocation à l'encontre des transporteurs marocains. L'ONU est appelée à prendre ses responsabilités.

Le 07/03/2017 à 15h18

Nouvel agissement digne d'un acte de piraterie, dans la zone tampon séparant le dernier poste frontière marocain de Guerguerat au Sahara marocain et le premier poste frontalier du nord de la Mauritanie. Selon un transporteur marocain, contacté mardi matin par le360, les milices armées restées stationnées dans la zone démilitarisée, contre la volonté du SG de l'ONU et malgré le retrait du Maroc, auraient obligé des camionneurs transitant par le corridor commercial à effacer la carte du Maroc sur les plaques d'immatriculation de leurs véhicules. Pour rappel, cette carte est souvent gravée sur les plaques d'immatriculation pour permettre d'identifier le pays dans lequel le véhicule est enregistré. Tout ce qu'il y a de plus commun dans de très nombreux pays.

Un représentant des autorités locales contacté par le360 n'a pas été en mesure de confirmer cette nouvelle, mais a certifié que les milices armées du Polisario continuaient à exiger des transporteurs marocains qu'ils retirent tous les symboles de souveraineté marocaine sur le Sahara, peints sur les carrosseries de leurs véhicules.

Cette escalade savamment orchestrée par Alger et mise en oeuvre par des milices, rompues aux pratiques du gangstérisme, intervient, il faut le préciser, à un mois de la prochaine réunion du Conseil de sécurité, prévue chaque mois d'avril, au sujet du Sahara. L'objectif visé par la partie adverse est en effet d'aller croissant dans la provocation dans le but de brandir l'épouvantail d'une reprise du conflit armé.

Bien entendu, le Maroc est parfaitement conscient des "enjeux" de cette escalade dont l'objectif tracé par Alger est d'espérer provoquer une riposte militaire marocaine et ainsi brouiller les cartes au Conseil de sécurité, en perspective d'une réunion qui s'annonce cruciale, en avril prochain.

La ficelle est donc trop grosse pour passer inaperçue. Le Polisario -et derrière lui Alger- se met bel et bien à dos la communauté internationale, en refusant toujours de procéder au retrait de ses éléments armés de Guerguerat, une zone censée être démilitarisée, en vertu de l'accord de cessez-le-feu signé le 6 octobre 1991. Pour s'en apercevoir, il n'est qu'à constater les déclarations saluant le retrait unilatéral du Maroc de la zone tampon, en provenance à la fois du SG de l'ONU, Antonio Guterres, et des pays membres permanents du Conseil de sécurité, les Etats-Unis et la France, mais aussi de l'Espagne et de l'Allemagne.

Le retrait marocain de la zone tampon s'inscrit dans le respect de l'accord de cessez-le-feu. Il est aussi en conformité avec l'appel du tout nouveau secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a enjoint aux parties de faire preuve de "la plus grande retenue et de prendre les mesures nécessaires pour éviter l'escalade de la tension, qu'il s'agisse des actions militaires ou civiles". Plus précis encore, le SG de l'ONU a affirmé: "le trafic commercial régulier ne doit pas être entravé". Une injonction qui concerne évidemment le Polisario, qui ne peut continuer à se livrer impunément à des actes de piraterie dans une zone tampon relevant stricto sensu de la responsabilité des Nations unies.

Autre précision, et pas des moindres: les gesticulations puériles auxquelles se livre le Polisario, sur instigation d'Alger qui vient de lui livrer des armes, interviennent à un moment où son isolement sur la scène internationale s'accentue, renforcé par le retour du Maroc à l'Union africaine, acté fin janvier 2017. Ces actes de provocation interviennent aussi à un moment où Alger est secouée par une crise financière et économique désastreuse, aiguillonnée par la vacance au pouvoir incarnée par un président invisible et par l'absence inquiétante d'un successeur à Bouteflika dont l'état de santé se détériore dangereusement. A tel point que ce dernier a complètement disparu des écrans radars, et qu'il ne peut plus recevoir les dirigeants étrangers. L'annulation de la visite de la chancelière allemande, Angela Merkel, le 20 février, et celle annoncée, hier lundi, du président iranien, Hassan Rohani, démontrent, à qui veut bien le voir, que Bouteflika n'est plus en mesure de gouverner le pays.

C'est dans ce contexte que s'inscrit cette agitation du Polisario dans la zone tampon, du côté de Guerguerat. Une agitation qui devrait appeler pourtant une riposte ferme de la part du tout nouveau secrétaire général de l'ONU, bien au fait des tenants et aboutissants du conflit et des manigances de la partie adverse. On ne le rappellera jamais assez mais la zone tampon, où le Polisario s'est inscrit dans une logique d'escalade à l'égard des transporteurs marocains, relève de la responsabilité de l'ONU. C'est à l'instance onusienne de faire respecter tant le droit que son autorité sur cette zone.

Par Ziad Alami
Le 07/03/2017 à 15h18