Imzouren: une marche de solidarité avec les détenus d'Al Hoceima met les autorités en état d'alerte

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Revue de presseKiosque360. Après une trêve de plusieurs jours, la localité d’Imzouren, située à vingt kilomètres de la ville d’Al Hoceima, a renoué avec les manifestations en dépit de l’interdiction. Ce mouvement de protestation, transformé en «marche populaire» dans la ville, s’est soldé par des confrontations.

Le 14/08/2017 à 19h25

Après une trêve de plusieurs jours, la localité d’Imzouren, située à une vingtaine de kilomètres de la ville d’Al Hoceima, a été le théâtre de nouvelles manifestations le week-end dernier. En dépit de l’interdiction et du cordon de sécurité imposé à la localité par les forces de l’ordre, plusieurs manifestants d’Imzouren et de nombreux autres en provenance, notamment, d’Al Hoceima et de ses environs, ont réussi à se rassembler avant de transformer leur sit-in en «marche populaire» à travers les principales artères de la ville, fait remarquer le quotidien Al Massae dans son édition de ce mardi 15 août.

Les sources du quotidien affirment que ces manifestations, baptisées «marches de fidélité», ont été ponctuées par des affrontements entre des jeunes et les forces de l’ordre. Et de préciser que, lors de cette marche qui a démarré dans le quartier Aït Moussa Omar, à Imzouren, les manifestants ont scandé des slogans du hirak et réclamé la libération des détenus.

Les sources du quotidien affirment que ces manifestations ont été émaillées de violences, avec plusieurs blessés des deux côtés, dont certains ont été transférés à l’hôpital provincial de la ville d’Al Hoceima. Enfin, le quotidien fait remarquer que le mouvement de colère s’est propagé pour atteindre la localité d’El Aroui, dans le Rif oriental, qui a connu des confrontations violentes entre les manifestants et les forces de l’ordre.

Ce même constat a été dressé par Al Akhbar, dans son édition du même jour. Le quotidien affirme par ailleurs que plusieurs personnes ont été interpellées à Imzouren, juste avant le lancement de cette marche, dont l’organisation avait été annoncée plusieurs jours auparavant, sans pour autant obtenir l’autorisation des autorités compétentes. Dénonçant la mort de «Imad Al Attabi», les manifestants qui ont sillonné la localité d’Imzouren ont appelé à la libération des détenus et à la concrétisation de leurs revendications socioéconomiques.

Le quotidien Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce mardi 15 août, affirme pour sa part que cette manifestation s’est déroulée dans le calme et impute la responsabilité des dérapages précédents aux forces de l’ordre. A ce propos, le journal a donné la parole à Nabil Al Andaloussi, député du Parti de la Justice et du développement (PJD), qui a déclaré que «toutes les manifestations dans lesquelles les forces de l’ordre n’interviennent pas se déroulent dans le calme» et appelé à «l’ouverture d’une enquête approfondie pour déterminer les circonstances exactes de la mort d'Imad Al Attabi».

Et le quotidien d’ajouter qu’après la fin de cette marche populaire, des violences ont éclaté, tard dans la nuit de samedi à dimanche, dans la ville, entrainant des blessés de part et d'autre. Ainsi, le quotidien, réputé proche de la direction du PJD, a pris soin de souligner que «la marche populaire» s’était déroulée sans incident aucun, avant de faire ensuite état de violences dans la ville sans établir de lien entre ces événements. 

Par Mohamed Younsi
Le 14/08/2017 à 19h25