Mutinerie d'Oukacha: la directrice et huit fonctionnaires suspendus

Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Après les premiers résultats de son enquête, la Délégation de l’Administration pénitentiaire a décidé de sanctionner la directrice du centre de rééducation et huit fonctionnaires. En parallèle, l’enquête judiciaire suit son cours.

Le 04/08/2016 à 20h00

Moins d’une semaine après la tentative d’évasion collective qu’a connue la prison d’Oukacha, les premières sanctions tombent déjà. La directrice du Centre de rééducation d’Aïn Sebaâ à Casablanca a ainsi été suspendue après les premiers résultats de l’enquête administrative menée par la Délégation général de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du vendredi 5 août.

Selon le journal, huit autres fonctionnaires du centre, dont un chef de quartier, ont également été suspendus à titre préventif, en attendant la fin des investigations qui se poursuivent encore sous la supervision de l’Inspection générale relevant de la Délégation générale de l’Administration pénitentiaire.

Ces mesures interviennent après cette enquête, ouverte au lendemain de la mutinerie, au cours de laquelle plusieurs responsables et fonctionnaires du centre de détention ont été entendus. Certains détenus, qui n’ont pas participé à cet incident, ont également été interrogés par les enquêteurs. Les premiers résultats de cette enquête ont permis de déceler un manquement à son devoir du personnel suspendu, ainsi qu'une négligence lors de la mise en œuvre des procédures d’usage en cas de pareille situation.

En même temps, et selon des sources citées par le journal, les pensionnaires suspectés d’avoir été derrière cette mutinerie ont été mis sous étroite surveillance. Ils sont également soumis à des fouilles fréquentes et régulières, à la recherche d’éventuelles armes ou objets prohibés. De plus, les paniers destinés aux pensionnaires «ordinaires» sont désormais scrupuleusement contrôlés à l’entrée et interdits aux suspects. Cela pour éviter toute autre tentative de mutinerie. 

Par ailleurs, l’enquête engagée par la police judiciaire suit également son cours. La police, se basant sur les enregistrements des caméras de surveillance, a entrepris d’interroger tous les éléments suspectés d’avoir pris part à cette tentative d’évasion collective. Selon le journal, et d’après les premiers éléments de l’enquête, la police a pu identifier le détenu qui a initié cette tentative d’évasion. C’est lui qui semble avoir provoqué l’incendie, au départ, en mettant le feu à un matelas. L’enquête est toujours en cours, précise la même source.

Pour rappel, la mutinerie et les actes de vandalisme survenus jeudi 28 juillet dans le centre de rééducation pour jeunes d’Aïn Sebaâ, à Casablanca, ont occasionné des dégâts matériels importants et des blessures dans les rangs des fonctionnaires de l'établissement et des forces de l’ordre qui sont intervenues pour maîtriser la situation.

La Délégation générale a lancé une enquête administrative, une fois l’ordre et la sécurité rétablis, afin de déterminer les causes de ces incidents et de prendre les mesures administratives qui s’imposent. De leur côté, les autorités judiciaires compétentes ont ouvert une enquête sur cette affaire.

Par Amyne Asmlal
Le 04/08/2016 à 20h00