Ramadan: Mohamed Hassad interdit la charité à des fins électorales

Mohamed Hassad, ministre de l'Intérieur. 

Mohamed Hassad, ministre de l'Intérieur.  . dr

Revue de presseKiosque360. Des associations s’activent à l’approche de l’échéance électorale. En lançant des actions caritatives, elles semblent réclamer, en contrepartie, les voix des électeurs. A quelques jours du Ramadan, Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur, veut en finir avec ce business de la charité.

Le 26/05/2016 à 20h34

Le ministère de l’Intérieur vient de donner un sacré coup aux spécialistes des œuvres caritatives enrobées de politique. «Des sources d’Assabah affirment que Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur, a donné ses instructions aux gouverneurs et walis, dans un langage sévère, pour interdire toutes les actions caritatives pendant Ramadan», lit-on dans le numéro de ce vendredi 27 mai..

L’objectif est d’éviter que le mois sacré ne se transforme en une campagne électorale avant l'heure. «Les membres d’un parti politique connu sont à la tête de dizaines d’associations qui travaillent en apparence dans les œuvres de bienfaisance alors que, dans le fond, leur objectif est purement électoral», affirme le journal. Ces associations conservent scrupuleusement les noms des bénéficiaires qui sont appelés, en cas de besoin, en renfort pour participer à la campagne et passer aux urnes.

Ainsi, Hassad aurait mis en garde tous les représentants de l’autorité contre une quelconque négligence. «La Direction centrale du ministère de l’Intérieur a demandé aux représentants des provinces et préfectures de lui remettre des rapports détaillés regroupant les noms de l’ensemble des acteurs et associations qui ont fait de ce créneau leur activité principale.

Ces pratiques voient leur nombre augmenter à l’approche des élections. Cette année, l’échéance prévue pour le 7 octobre prochain fait de Ramadan un mois particulièrement propice à ce business. «Des rapports issus des services de renseignement révèlent les noms des associations qui ont vu leur subvention gonfler à l’approche du mois de Ramadan», précise le journal. Des associations, qui ne relèvent d’aucun parti politique, ont d’ailleurs, à plusieurs reprises, contesté ces pratiques.

Cette interdiction, souligne le journal, rejoint celle concernant l’organisation de festivals et rencontres organisés par les partis décrétée récemment. «Ce qui n’a pas plu aux membres du PJD et les a poussés à des confrontations avec des walis et gouverneurs. Seule l’intervention d’un ministre proche du parti a désamorcé le conflit», conclut le journal.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 26/05/2016 à 20h34