Sahara. Négociations indirectes à Berlin: le démenti catégorique des autorités marocaines

Horst Köhler, nouvel envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara.

Horst Köhler, nouvel envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara. . dr

Aucune rencontre n’est programmée cette semaine entre le Maroc et l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler, précise une source diplomatique à le360. Les allégations colportées à ce sujet sont mensongères et participent d’une propagande qui en dit long sur le désarroi des séparatistes.

Le 06/02/2018 à 16h26

Pas de rencontre cette semaine à Berlin entre les autorités marocaines et l’envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler. Une source diplomatique contactée, ce mardi 6 février par le360, a démenti catégoriquement cette allégation colportée par le Polisario, via ses relais médiatiques. Il est vrai que le Maroc a reçu, comme l’avait précisé le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, une invitation de la part du médiateur onusien. Le Maroc répondra en temps voulu en ce qui concerne le lieu et le timing. El Khalfi avait précisé à ce sujet que le Maroc «s'attache, comme par le passé, à une coopération permanente avec l'ONU, et ce dans le cadre des acquis exprimés par le Royaume au sujet de sa cause nationale». En clair, il ne faudrait pas s’attendre à sortir du cadre de la proposition d’autonomie.

Le démenti formel apporté par notre source diplomatique intervient alors que le Polisario, via ses ouailles médiatiques, mène campagne tambours battants autour de présumées «négociations indirectes» que l’émissaire entendrait mener à Berlin, en prévision de prétendues «négociations directes» sur le conflit saharien. «Un nouveau round de négociations indirectes est prévu dans le courant de cette semaine à Berlin entre le Maroc et le Polisario sous la supervision de Horst Köhler, l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, Antonio Guterres», prétendent en effet des médias séparatistes, qui ont reçu de nouveaux éléments de propagande et de mensonge de la part de leurs mentors tapis au QG de Rabouni et au luxueux Club des Pins, à Alger.

En clair, nous sommes face à une nouvelle campagne de mensonge orchestrée par la partie adverse. Et cette campagne rageuse en dit long (vous verrez loin) sur son désarroi face aux multiples revers essuyés sur la scène diplomatique africaine et internationale plus généralement.

Polisario, d’un mirage à l’autreSentant l’étau se resserrer autour de lui, à Tindouf, où germent les ingrédients d’une révolte populaire inévitable, comme à l’extérieur, notamment en Espagne où la diaspora sahraouie est en train de s’élever contre la corruption, la prévarication et l’exploitation de la misère humaine qui prévalent dans les rangs de sa direction, le Polisario veut aujourd'hui vendre des mirages à sa population. Premier mirage: «L’Union africaine est avec nous»!

Or, que non! Paul Kagamé, le président en exercice de l’UA, a affirmé apporter son soutien à l’ONU dans ses efforts pour trouver une issue politique au conflit saharien. Et la soi-disant décision du Conseil Paix et sécurité, présidé par l’Algérien Chergui, appelant à des négociations directes entre le Maroc et le Polisario, ainsi qu’au «retour des observateurs africains à Laâyoune» a été déboutée par les réserves consignées par 19 Etats membres de l’UA. Soit plus que le tiers bloquant toute décision émanant des instances de l’UA.

Autre mirage éventé par la direction séparatiste, il concerne ces présumées «négociations directes» avec le Maroc sous la supervision du nouvel Envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler. Un mensonge qui a pour objectif d’insuffler de faux espoirs à des populations, tenues en otage d’un conflit, décidé par Alger, et qui profite à des pontes du Polisario. L’ami d’Alger et du Polisario, Christopher Ross, n’est plus là. Il faut bien bercer d’espoirs des camps au bord de l’implosion, en laissant croire que le successeur de Ross a réussi à ramener le Maroc à la table des négociations avec le Polisario. C’est dans cette veine d’illusion que s’inscrit la nomination d’un nouveau «Premier ministre», Mohamed Ouali Akik, et de trois autres «ministres» du Polisario. Une manœuvre destinée à gagner du temps.

Troisième mirage à avoir "illuminé" la tête du Front, c’est qu’il veut montrer, en guise d’exécutoire à la frustration croissante qui tenaille les camps, qu’il a «le contrôle» de la région de Guerguerat! Les déclarations successives à ce sujet sont constamment démenties par la réalité des faits, comme en atteste le Rallye-raid international, Africa Eco Race, qui a traversé la zone tampon de Guerguerat, en dépit des mises en garde et des bruits de bottes, dont le son a été outrageusement relayé par certains médias algériens, dans l’espoir d’intimider les organisateurs de ce rallye qui ont fait un usage littéral de ce proverbe arabe: les chiens aboient, la caravane passe.

Pourquoi le Polisario recourt-il au mensonge pour maquiller les faits? Le Polisario sait que le Maroc siègera à partir du mois de mars prochain au sein du Conseil Paix et sécurité (CPS), relevant de l’Union africaine. Il sait que l’entrée du Maroc au CPS, la plus importante structure de l'UA, fera désormais barrage à toutes les résolutions anti-marocaines qui, par le passé, passaient comme une lettre à la poste! La marge de manœuvre du Polisario, autant que celle de son mentor algérien, sera réduite ainsi au minimum en présence du Maroc (élu en tant que représentant de l’Afrique du Nord) et de nombreux soutiens africains du Royaume qui viennent aussi de faire leur entrée au CPS.

Le retour du Maroc à l’UA a bouleversé la stratégie algéro-polisarienne qui cherchait à présenter tout un continent solidaire du Polisario et le Maroc isolé dans son coin. Alger en sait quelque chose, elle qui s’est rétractée trois jours avant l’élection du représentant de l’Afrique du Nord au CPS. Forfait dû à la peur du face-à-face avec le Maroc. «Alger s’est certes retirée, mais elle a demandé aux pays supposés la soutenir de marquer leur soutien en votant contre le Maroc!», a appris le360.

Nous sommes donc en présence d’une dichotomie entre la réalité et la propagande. Le Polisario est dans une entreprise de déni du réel par le mensonge. Or, on sait que la propagande ne résiste pas à l’épreuve du temps. Poussée trop loin, elle devient une fanfaronnade, une bouffonnerie. Le soi-disant "ministre" des Affaires étrangères du Polisario, Mohamed Ould Salek, s’est exprimé hier à Alger. Dans ses déclarations, largement relayées par l’agence de presse officielle algérienne, APS, il a dit sans sourciller que le Polisario allait demander une intervention militaire des pays membres de l’UA au Sahara. C’est dire la démesure de la propagande algéro-polisarienne. Elle ne craint même pas le ridicule!

Par M'Hamed Hamrouch
Le 06/02/2018 à 16h26