Vidéo. «Redresser le pays ou disparaître»: Benkirane l’enflammé est de retour

Abdelilah Benkirane, SG du PJD.

Abdelilah Benkirane, SG du PJD. . DR

Le 05/07/2017 à 13h28

VidéoDans une récente sortie, l’ancien chef du gouvernement a renoué avec son discours alarmiste et ses accents d’antan. Une façon de dire que la pause est finie et qu’il entend reprendre du service.

La «retraite» n’aura été que de courte de durée. Abdelilah Benkirane veut montrer qu'il peut avoir encore voix au chapitre, il est donc plus véhément, que jamais. L’ancien chef du gouvernement et actuel secrétaire général du PJD en a apporté une belle démonstration. Devant la commission des conseillers de son parti, réunis le 1er juillet, Benkirane s’est de nouveau adressé à «ceux qui de droit». La mine défaite, l’air agacé, l’islamiste en chef n’y est pas allé de main morte: «Nous sommes dans le cadre d’un système qui tantôt réforme, tantôt prévaricarise. Tout y est mélangé, brouillé. Mais, visiblement, c’est l’envie de détruire qui prévaut. Je n’ai pas peur que le PJD perde…C’est la patrie qui importe. A moins de nous redresser en tant que pays, peuple et Etat, nous sommes condamnés à disparaître», a-t-il affirmé.

L’ancien chef du gouvernement cite l’exemple d’une professeur étrangère venue dans le passé donner des cours au Maroc et qui, à la vue de la situation de prévarication régnant dans l’univers estudiantin marocain, avait prédit que le Maroc serait gouverné un jour par les Américains. «Cela ne s’est pas produit chez nous, mais ailleurs, c’est le cas. Je rappelle que si le royaume a été colonisé dans le temps, c’est parce que la prévarication y régnait», a prévenu Benkirane.

Benkirane est donc sorti de sa discrétion, avec des discours enflammés et des alertes comme principales armes. Et même s’il n’est plus aux commandes de l’Exécutif, il tient à garder une voix, quitte à jouer les opposants aux ministres de son propre parti qui font partie de la majorité. Les batailles d’antan semblent lui manquer. Et ce n’est pas un hasard s’il a cherché par tous les moyens à se renforcer au sein du secrétariat général du PJD. On s’en souvient, le 29 juin dernier, il avait entériné la candidature de 4 de ses proches pour y siéger.

Il s'agissait de Jamaô Mouâtassim, chef de cabinet de Saâd-Eddine El Othmani (il occupait ce même poste au côté de Benkirane), Mohamed Hamdaoui, ancien président du MUR, le bras idéologique du PJD, Abdelaziz El Omari, maire de Casablanca et ancien ministre chargé des relations avec le Parlement et de Saïd Khaïroun, ex-député de Ksar El Kébir et président de l'association des élus communaux du parti de la Lampe… Autant d’amis et de proches pour donner écho aux positions du secrétaire général et consolider son assise. Autant dire que nous n’avons pas fini d’entendre parler de Benkirane.

Par Tarik Qattab
Le 05/07/2017 à 13h28