Drame de Bourgogne: C'est la faute à l'humidité!

DR

L’une des premières réactions de Yasmina Baddou, suite à la tragédie de l’effondrement des trois immeubles du quartier Bourgogne de Casablanca, a été d’imputer, entre autres facteurs, la cause de cette catastrophe à l’humidité !

Le 15/07/2014 à 20h30

L’une des premières réactions de Yasmina Baddou, suite à la tragédie de l’effondrement des trois immeubles du quartier Bourgogne de Casablanca, a été d’imputer, entre autres facteurs, la cause de cette catastrophe à l’humidité! La présidente de l'Arrondissement de Casablanca-Anfa nous apprend donc, dans ce premier commentaire rapporté par Al Akhbar, deux choses très édifiantes. Tout d’abord, merci, on ne le savait pas, que Casablanca est, en tant que ville côtière, une ville au climat éminemment humide. Enfin, maintenant, on sera au moins sûr que tout le monde le sait. Ensuite, et c’est là que l’inquiétude ou le désarroi ou le "ai-je bien compris", chacun l’appellera comme il voudra, s’empare vraiment de nous, elle nous livre une troublante information, sans avoir l’air de comprendre la portée de ses dires: en effet, en pointant le facteur "humidité", Yasmina Baddou ne sous-entend-elle pas que les citoyens habitent des logements qui ne correspondent pas même à la norme la plus basique, à la donnée la plus élémentaire, à savoir le facteur climatique?

Yasmina Baddou avait-elle vraiment l’intention de consoler ainsi les personnes qui pleurent les leurs, les citoyens pour le moins choqués par cette inadmissible, insoutenable, impardonnable tragédie. Le moindre des respects serait encore de se taire plutôt que de servir aux citoyens des discours aussi farfelus qui ne sont certes pas faits pour leur redonner confiance. C’est vrai qu’on a déjà vu des bungalows pieds dans l'eau dans l’Antarctique et des igloos dans les déserts! Non? Eh bien, c’est qu’il ne doit pas s’y trouver des "décideurs" qui signent n’importe quelle autorisation de construire ou ferment les yeux sur ceux qui s’improvisent architectes pour faire tomber des murs porteurs et agrandir leur logement. Car, autre facteur invoqué et confié au journal Al Akhbar: les travaux entrepris par le propriétaire. Des travaux que lui permettaient les conventions de 1999 autorisant les habitants de la région à ajouter des étages avec pour seule contrainte de ne pas en dépasser cinq. Autorisations par lesquelles son arrondissement n’est concerné ni de près ni de loin, ne manquera-t-elle pas de souligner, pour achever de nous éclairer.

Par Bouthaina Azami
Le 15/07/2014 à 20h30