Etude. Travail domestique: 48 minutes pour le Marocain, plus de 6 heures pour la Marocaine!

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Les femmes consacrent sept fois plus de temps aux activités domestiques que les hommes, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l'Economie et des finances et OCP Policy Center.

Le 10/03/2017 à 17h30

Un ouvrage portant sur l’égalité de genre, politiques publiques et croissance économique au Maroc, réalisé par la DEPF et OCP Policy Center, fait apparaître un triste constat : la faible participation féminine à la vie professionnelle en comparaison avec celle des hommes qui consacrent quatre fois plus de temps aux activités professionnelles.

Parallèlement, le regroupement du travail domestique et du travail professionnel attribue à la femme active une charge de travail plus lourde que la femme au foyer (9h03mn contre 6h02mn), fait savoir l’ouvrage.

Contrairement à l’homme, dont le temps domestique ne subit pas de changements marquants, quel que soit le type d’activité (42 minutes pour l’homme actif et 48 minutes pour celui inactif).

La valorisation du travail domestique des femmes, âgées de 15 ans et plus, a fait ressortir une contribution des femmes à la richesse nationale (PIB en 2012) de 39,7% en valorisant les heures du travail au SMIG et de 49,3%, en valorisant les heures du travail à la rémunération salariale moyenne dégagée par la comptabilité nationale.

Selon la même source, le taux de participation des femmes au marché du travail au Maroc est influencé par le niveau de la transformation structurelle de l’économie nationale qui n’offre pas suffisamment de débouchés en termes d’emplois adaptés aux femmes et ce, parallèlement à la prédominance, en termes d’emplois, de secteurs à forte intensité en main d’œuvre et faiblement qualifiée, comme l’agriculture et le textile et cuir, ce qui limite l’insertion en milieu professionnel des femmes diplômées.

Ce processus de transformation expliquerait, en partie, le lien non significatif entre les niveaux d’éducation secondaire et supérieur des femmes et leur participation au marché du travail, selon l’étude.

Les résultats font ressortir également un impact négatif de l’urbanisation sur la participation des femmes au marché du travail, indique la même source, qui attribue ce constat d’une part, à l’inadéquation entre les qualifications des femmes rurales migrant vers les villes et les emplois en milieu urbain et, d’autre part, à la qualité du processus d’urbanisation qui renvoie probablement à la nécessité de poursuivre les efforts en matière de renforcement de la qualité des infrastructures, des services de transport et de sécurité en milieu urbain, autant de facteurs qui peuvent dissuader les femmes de participer au marché du travail.

S’agissant de la dimension démographique, la fécondité et le taux de dépendance des jeunes ressortent avec un effet négatif sur le taux de participation des femmes, ajoute la même source.

L’ouvrage met en évidence l’impact négatif d’un certain nombre de facteurs sur la participation des femmes au marché du travail, à l’instar du revenu du ménage, du nombre élevé des enfants par ménage, de l’importance de la dominance masculine, du nombre d’adultes au niveau de la famille, du taux de chômage, de l’importance de la part de l’emploi dans le secteur agricole et du faible niveau de l’éducation des femmes.

D’autres facteurs agissent en faveur de l’activité des femmes, en l’occurrence, le niveau élevé de l’éducation de la population au niveau de chaque région administrative, la dominance du sexe féminin au niveau des adultes vivant au sein du même foyer, l’importance de la part des emplois au niveau du secteur des services ainsi que l’accès au réseau routier, d'après l'étude.

Le 10/03/2017 à 17h30