La CNOPS suspend le tiers payant jusqu'a nouvel ordre

Brahim Taougar - Le360

Revue de presseNouveau conflit dans le secteur de la santé. Cette fois-ci, ce sont les laboratoires d'analyses qui sont dans le collimateur de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale.

Le 25/08/2013 à 19h15, mis à jour le 26/08/2013 à 00h53

"Fini la prise en charge totale des dépenses de certains actes biologistes au profit des affiliés de la Cnops". C’est ce qu’annonce L’Economiste à la Une de son édition du lundi 26 août. Selon le quotidien économique, "la direction de la Caisse est convaincue que les laboratoires d’analyses biologiques pratiquent des tarifs excessifs et participent à la prolifération de dossiers fictifs".

Interpellé par le journal, Abdelaziz Adnane, DG de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale, affirme que, "outre le volet gestion" lié à "un afflux ingérable de demandes de prise en charge pour certains dossiers qui parfois ne dépassent pas 200 DH", la formule du tiers payant "a été indûment exploitée par le relevé de cas de fraude sous forme de falsifications de fiches médico-administratives et parfois d’actes fictifs". Un constat qui s’ajoute à celui de la "cherté des prix des analyses biologiques", poursuit le journal. Et d’ajouter qu’une démarche a été effectuée par l’assureur en vue de "réduire les tarifs de certains actes de la Nomenclature générale". Si cette requête a été entendue par les laboratoires du secteur public, le privé reste encore frileux et "les négociations qui s’éternisaient n’ont pas permis d’aboutir à un accord sur ce dossier", précise L’Economiste.

Casse-tête

Mais les factures des analyses biologiques ne sont pas les seules à être pointées du doigt, semble-t-il. En effet, si l’on en croit l’analyse du journal, le secteur pharmaceutique est également impliqué dans ces nouvelles mesures "antifraudes" mises en place par la Cnops. Or, pour Mohamed Tadlaoui, SG de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (Fnspm), "la polémique sur la question des prix des médicaments est un faux débat soulevé depuis des années par les caisses de prévoyance qui n’arrivent pas à bien gérer leurs activités". Selon lui, "le problème des prix reste sérieusement posé pour les malades atteints de pathologies lourdes". A ce niveau, "les pharmaciens sont prêts à faire des sacrifices en réduisant leur marge commerciale", annonce-t-il sur les colonnes du quotidien spécialisé. Bonne nouvelle, à ceci près que les pharmaciens réclament en contrepartie "des mesures compensatoires pour les médicaments à bas prix". Autant dire que la solution est loin d’être trouvée. Entre les laboratoires, les pharmaciens et les assureurs, il est évident que chacun tire la couverture de son côté. Un bras de fer qui finit par nuire aux patients. Et il faudra bien plus qu’un cachet d’aspirine pour en finir avec ce casse-tête.

Par Sophia Akhmisse
Le 25/08/2013 à 19h15, mis à jour le 26/08/2013 à 00h53