Sebta. Des Gardes civils jugés après la noyade de migrants

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Une quinzaine d'agents de la Garde civile comparaîtront pour "présumé délit d'homicide par imprudence" suite à la noyade de 15 migrants subsahariens qui tentaient de gagner Sebta, en février 2014, pour avoir fait usage de balles de caoutchouc et fumigènes.

Le 12/02/2015 à 05h46

Un total de 16 agents de la Garde civile espagnole ont été inculpés par la justice dans le cadre de l'enquête sur la mort par noyade, le 6 février 2014, de 15 migrants d'origine subsaharienne qui tentaient de gagner Sebta à la nage, a-t-on indiqué, mercredi, de source judiciaire. Les membres de la Garde civile, accusés d'utiliser des balles de caoutchouc et d'envoyer des fumigènes dans l'eau en direction des migrants, comparaîtront devant la justice du 3 au 11 mars prochain. Parmi les inculpés figurent un capitaine de la Garde civile, un sergent, un lieutenant et 13 autres agents de ce corps de sécurité. Ils sont accusés de "présumé délit d'homicide par imprudence".

Selon des témoignages diffusés à l'époque, les forces de l'ordre avaient ce jour-là tiré des balles en caoutchouc en direction de ceux qui se trouvaient dans l'eau et des billes en plastique pour crever les bouées auxquelles s'accrochaient les migrants, dont beaucoup ne savaient pas nager. Les autorités espagnoles ont seulement admis avoir tiré des balles en caoutchouc en l'air. Le défenseur du peuple en Espagne (médiateur), Soledad Becerril, avait, pour sa part, qualifié d'"imprudente" bien qu'elle soit "légale" l'utilisation par la garde civile espagnole de balles en caoutchouc contre les immigrants. En réaction à ce drame, diverses ONG, dont l'Association européenne pour la Défense des Droits de l'Homme (AEDH), avaient réclamé l'ouverture d'une commission d'enquête par le Parlement Européen.

Le 12/02/2015 à 05h46