Torture: cinq gendarmes devant la justice

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Revue de presseKiosque360. Cinq gendarmes de la brigade de la localité de Rommani sont entendus par la justice concernant des allégations de torture. L’enquête a été ouverte sur décision de leur hiérarchie. Les détails.

Le 29/03/2018 à 20h52

Cinq gendarmes sont poursuivis pour des allégations de torture sur un présumé dealer de drogue qui était en détention provisoire dans les locaux de leur brigade de la localité de Rommani. C’est ce que rapporte le journal Assabah dans sa livraison de ce vendredi 30 mars.

Et à la publication de restituer le récit de toute cette histoire: sans crier gare, il y a quelques jours, une mission d’inspection de la Gendarmerie royale, dirigée par un colonel, débarque dans une brigade territoriale aux environs de Rabat. Dans les geôles, les inspecteurs vont faire la rencontre d’un individu détenu provisoirement pour trafic de drogue. Ledit prévenu leur déclare qu’il a signé le procès-verbal qui a causé sa mise sous écrou après avoir été torturé par les gendarmes de la brigade, sur ordre de leur chef.

Au vu des directives qui leur ont été données, les membres de la mission n’ont pas eu d’autre choix que d’en référer à leur hiérarchie, laquelle a ordonné d’approfondir l’enquête et à chacun d’assumer ses responsabilités. La hiérarchie a même contacté le Parquet de Rabat pour lui demander de superviser l’enquête, qui a conduit à une confrontation entre les gendarmes présumés tortionnaires et le plaignant. Chacun a campé sur ses positions, surtout les hommes en képi, qui ont mis toutes les accusations sur le compte d’un désir de vengeance.

Mardi dernier, écrit encore Assabah, le chef de la brigade territoriale, son adjoint ainsi que deux autres gendarmes, ont été déférés devant un procureur puis devant un juge d’instruction qui va décider de la suite à donner à cette affaire. En même temps, poursuit Assabah, les responsables de la brigade de Rommani ont été remplacés sur décision du commandement régional de Khémisset.

Le commandant régional a également convoqué les responsables des divers services de la Gendarmerie royale dans la région pour leur rappeler que leur action doit toujours se faire dans le cadre de la loi et rien que la loi, conclut le journal.

Par Moncef El Fassi
Le 29/03/2018 à 20h52