Cliniques: Saham veut avoir une longueur d’avance

Le capital des cliniques pourra être détenu par des non-médecins, avec le projet de loi.

Le capital des cliniques pourra être détenu par des non-médecins, avec le projet de loi. . Archidesign

Le capital des cliniques sera bientôt ouvert aux non-médecins avec notamment le projet de loi relative à l’exercice de la médecine. Le groupe Saham, actionnaire de Saham Assurance, vient de créer 5 filiales dont l’objet social est clairement l’exploitation de cliniques.

Le 09/12/2014 à 10h15

Le groupe de Moulay Hafid El Alamy entend prendre une longueur d’avance sur la concurrence. La filiale Saham Santé vient de créer cinq entreprises dont les noms sont évocateurs du type de service qu’elles comptent dispenser : être entre l’hôtellerie et la médecine.

Spring Park, Coral Park, Cristal Park, Ivory Park et Wood Park sont les entités mises en place par le groupe de l’homme d’affaires et non moins ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’économie numérique. Elles sont toutes destinées à des activités médicales, notamment la construction, l’acquisition et l’exploitation de complexes médico-hôteliers. Evidemment, le groupe s’est bien gardé d’évoquer le terme " clinique" dans l’objet social de ses nouvelles entreprises.

Elalamy n'a jamais caché son intention d’exploiter des lieux de soins qui ne sont, pour lui, que le prolongement de l’activité d’assurance. Car faut-il le rappeler dans plusieurs pays y compris des Etats africains où le groupe Saham détient des filiales, les cliniques peuvent être détenues par des non-médecins à travers des sociétés commerciales. D’ailleurs, Saham a acquis 5 cliniques en Côte d’Ivoire, pas plus tard qu’au début décembre 2014. A maintes reprises, il "regrette que le Maroc ne puisse pas suivre l’exemple du Portugal" où cette possibilité est offerte aux assureurs.

Concrètement, au Maroc, le projet de loi relative à l’exercice de la médecine est finalisé. Il est au Secrétariat général du gouvernement et est consultable sur son site internet. Dans sa mouture actuelle, le projet prévoit justement que le capital des cliniques puisse être détenu par des personnes morales, à but lucratif ou non, sans pour autant appartenir forcément à des médecins. Il faut s’attendre à un lobbying intense de la part des propriétaires de cliniques qui voudront en garder le monopole. Mais en fin de compte, même dans les cliniques détenues par des non-médecins, les soins de santé seront dispensés par un personnel de santé qualifié.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 09/12/2014 à 10h15