Covid-19: les effets de la pandémie sur le budget

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Revue de presseKiosque360. Il aura fallu attendre deux mois pour constater les dégâts du coronavirus sur les finances publiques. Le déficit se creuse à 25,5 milliards de dirhams à fin mai.

Le 15/06/2020 à 21h27

Les premiers impacts du Covid-19 sur les finances publiques sont désormais bien visibles. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que la transition a été brutale, avec un déficit budgétaire qui s'est creusé de 20,6 milliards de dirhams sur le seul mois de mai, à 25,5 milliards de dirhams. Le journal relativise en affirmant qu’il n’est pas opportun de surveiller le solde du budget de l’Etat dans le contexte actuel.

Le quotidien constate que la solidarité des entreprises et des Marocains à travers leur contribution au Fonds de gestion de la pandémie a permis d'atténuer le choc de l’arrêt de l’activité économique sur le budget général de l’Etat. «Sur les 33 milliards de dirhams (23 milliards de dirhams de dons, plus 10 milliards de dirhams de ressources budgétaires), 14,9 milliards ont été engagés. Hors Fonds de gestion du Covid-19, le déficit budgétaire s'établit à 43,6 milliards de dirhams», relève le journal qui ajoute que «jamais autant d'argent public n'aura été mobilisé pour sauvegarder les entreprises et les emplois. Le redémarrage de l'économie va nécessiter la mobilisation d'importantes ressources».

En attendant, les premières mesures du Comité de veille économique et le confinement ont conduit à la réduction des recettes ordinaires de 10% à 84,8 milliards de dirhams, à fin mai. Ainsi, la TVA a engendré 10% de recettes en moins, suite au recul de la consommation et des importations. Idem pour le rendement de l'IR dont les rentrées ont été impactées par l’affaissement de l’assiette et le report d’échéances concédé par le gouvernement aux entreprises en difficulté. Dans ce sillage, L’Economiste estime que les défaillances d'entreprises devraient progresser à deux chiffres, en dépit des mesures pour sauver les plus fragilisées. Résultat: l'IS a rapporté 4,1% de recettes en moins (16 milliards de dirhams) par rapport à la même période de l’année dernière.

Selon L’Economiste, il existe nombre de leviers pour augmenter les recettes sur le reste de l'année avec, notamment, les privatisations (3 milliards de dirhams budgétisés). Pas moins de 12 milliards de dirhams seraient issus des nouveaux mécanismes de financement. Il faudra faire attention aux dépenses exceptionnelles engendrées par la crise.

Par Rachid Al Arbi
Le 15/06/2020 à 21h27