Entreprises en difficulté: les commissaires aux comptes pointés du doigt

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Revue de presseKiosque360. Dans les dossiers Samir et Alliances, l’image des commissaires aux comptes a quelque peu été égratignée. Pour quelle raison, en effet, n’ont-ils pas alerté plus tôt sur la situation de ces entreprises?

Le 18/01/2016 à 00h32

Les déboires des groupes Alliances et Samir ont pour le moins mis à mal les commissaires aux comptes. L’Economiste, dans son édition du jour, analyse ainsi le périmètre de responsabilité des auditeurs. Il faut dire que, dans ces deux affaires, les questionnements ont fusé: «pourquoi n’ont-ils pas vu venir le feu, d’autant qu’il s’agit d’entreprises cotées en Bourse et dont les comptes font l’objet d’une extrême vigilance?»

Pour certains, les commissaires aux comptes sont coupables de ne pas avoir alerté les actionnaires. A ce propos, déclare un professionnel cité par L’Economiste, «le commissaire aux comptes a une responsabilité très lourde et bien encadrée. Il intervient de façon ponctuelle. Il est soumis à une obligation de moyens.

Son rôle consiste, entre autres, à vérifier que le traitement comptable est conforme aux règles en vigueur». Il est donc tenu de signaler les éventuelles anomalies constatées et d'émettre, dans ces conditions, des «réserves» dans son rapport final. «Ce qui, dans le cas de Samir ou d’Alliances, n’a pas été fait», relève le journal.

Certains accusent même les auditeurs de complaisance. Une accusation que rejette la profession qui indique, dans les colonnes de L’Economiste, que «20 à 25% d’un échantillon d’une centaine de rapports établis au Maroc comportaient des réserves». Il n'est donc pas question, pour les professionnels, de fermer les yeux, le commissaire aux comptes étant investi d’une mission d’intérêt public. Il se doit, ainsi, de communiquer la situation financière réelle de l’entreprise. 

Ceci étant, l’auditeur «n’effectue pas un travail exhaustif et il peut arriver qu’il ne remarque pas une opération en fonction de la nature de sa mission». Il faut dire que de nombreux travaux sont faits par sondage. Il est impossible de contrôler toutes les opérations réalisées par une entreprise.

Par Rachid Al Arbi
Le 18/01/2016 à 00h32