Perspectives 2015: le Maroc tire profit des prix du pétrole

Brahim Taougar - Le360

Le Fonds Monétaire international vient de se pencher sur les perspectives 2015 des pays de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Les prévisions sont plutôt bonnes pour les pays importateurs de pétrole dont le Maroc fait partie.

Le 10/12/2014 à 07h24

Le FMI note un relâchement des tensions budgétaires immédiates suite à l’effondrement des cours du pétrole. Si, pour l’ensemble des pays importateurs d'or noir, le déficit budgétaire moyen avait atteint 9,5% du PIB en 2013, il passera sous la barre des 7% en 2015. Evidemment, le Maroc, dont le déficit le plus important n’avait pas dépassé 6,5% du PIB en 2012 avant de s’établir à 5,4% en 2013, devrait encore gagner quelques points. Le Maroc dispose d'une marge de progression de 0,6 point du PIB, ce qui ramènerait le déficit budgétaire en-deçà de 5% en 2014 et à un niveau proche de 4% en 2015.Mais, dans les faits, l’impact de la baisse du pétrole sera nettement plus important, puisque le FMI a retenu deux hypothèses très conservatrices. D’une part, sa prévision est faite uniquement sur la base des subventions accordées au gasoil et à l’essence. Or, depuis la réforme entamée l’année dernière, le Maroc a considérablement réduit l’effort budgétaire consacré à ces deux biens. Aujourd’hui, c’est surtout le gaz butane qui plombe les comptes publics. D’autre part, le FMI n’a retenu qu’une baisse moyenne de 20% des prix du pétrole. Or, dans la seule période de juillet à décembre 2014, les prix ont chuté de plus de 38%. Logiquement, dès l’année prochaine, le déficit budgétaire du Maroc pourrait être ramené à 3%.A côté du budget, ce sont les réserves de change qui profiteront le plus du contexte actuel de baisse des cours du pétrole. Ces réserves, qui étaient de 6,4 mois d’importations en moyenne dans les pays importateurs de pétrole en 2009, sont passées à 4,3 mois en 2013. Néanmoins, elles se redresseront pour frôler la barre des 5 mois d’importations en 2015. Là également, il faut s’attendre à ce que le Maroc fasse mieux que la moyenne, puisque c’est le pays de la région qui enregistre la meilleure croissance au niveau de ses exportations.Le Maroc devra orienter les gains réalisés dans la suppression ou la réduction des subventions vers des investissements. Cela lui permettra d’épargner jusqu’à 1 point de pourcentage du PIB, au profit des investissements.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 10/12/2014 à 07h24