Santé: la consommation de médicaments stagne

Brahim Taougar Le360

Revue de presseKiosque360. Avec la baisse des prix, les professionnels du secteur s'attendaient à voir leur chiffre d'affaires s'envoler. Il n'en est rien. La consommation de médicaments sur le marché privé a quasiment stagné entre 2014 et 2015. Les détails.

Le 01/02/2016 à 23h58

Etonnant certes, mais vrai. En 2015, et malgré la baisse des prix de 2.500 produits, les chiffres du marché privé du médicament ont quasiment fait du surplace. Cette diminution des prix n'a donc pas eu l'effet escompté sur le chiffre d'affaires, souligne l'Economiste dans son édition du 2 février.

En valeur, le marché a atteint 8,91 milliards de DH en 2015 contre 8,82 milliards un an plus tôt, soit une minuscule hausse de 0,9%. Cela dit, le niveau reste inférieur à celui enregistré en 2013 (8,97 milliards de DH). La même stagnation est à relever sur le volume. Théoriquement, la baisse des prix aurait en effet dû propulser les ventes, mais rien ne s'est passé comme prévu.

Lors de l'annonce de la réforme, plusieurs opérateurs se sont abstenus de s'approvisionner de peur d'être pénalisés par des stocks dévalués. Mais, depuis la publication du décret sur les nouveaux tarifs et les garanties de remboursement données aux officines, la situation s'est inversée.

En 2015, il s'est vendu 324,7 millions d'unités contre 317,2 millions en 2014, soit une augmentation de 2,4% par rapport à l'année précédente. Cela dit, on est bien loin des évolutions à deux chiffres qui ont marqué les deux dernières décennies.

Selon plusieurs connaisseurs du secteur, cette situation s'explique par le recours (qui existe encore) à la médication traditionnelle et au fait que les ménages à faible pouvoir d'achat ne peuvent toujours pas accéder aux médicaments. D'autant plus que les lenteurs administratives des couvertures sociales poussent les usagers à se détourner des soins. La consommation moyenne de médicaments par tête d'habitant s'élevait à 415 DH en 2015 contre 413 DH en 2013, soit une augmentation très peu significative. Pour autant, l'Etat a déclaré vouloir poursuivre ses réformes quant à la politique nationale du médicament et de la santé.

Par Sanae El Asrawi
Le 01/02/2016 à 23h58