Al-Qaïda: Ayman Al-Zawahiri fait son retour… Et s’en prend au Maroc

Ayman Al-Zawahiri lors de sa dernière apparition, le mardi 5 avril 2022.

Ayman Al-Zawahiri lors de sa dernière apparition, le mardi 5 avril 2022. . DR

Dans une nouvelle vidéo, le successeur d’Oussama Ben Laden à la tête d’Al-Qaïda prend fait et cause pour une jeune Indienne défendant son hijab face à une foule d’hindouistes hostiles, et qualifie le Maroc et l’Egypte, entre autres, d’ennemis de l’islam.

Le 06/04/2022 à 12h59

Certaines le disaient mort, d’autres arrêté en secret, mais il n’en est rien. Le jadis tonitruant Ayman Al-Zawahiri, bras droit d’Oussama Ben Laden à la tête de l’organisation Al-Qaïda avant d’en prendre la direction, est bel et bien vivant… Et il est libre et visiblement en forme. Dans une vidéo publiée hier, mardi 5 avril, par Al-Sahab, une plateforme de propagande du groupe terroriste, Al-Zawahiri réapparaît pour réagir à l'interdiction du voile dans certains établissements d'enseignement en Inde. Une décision qui date de février dernier, prouvant ainsi l’actualité de la vidéo.

Dans son passage, de 9 minutes, le leader du groupe terroriste s’attarde sur Muskaan Khan, une jeune indienne de confession musulmane et qui s’était insurgée contre la mesure d’interdiction du voile, persistant à le porter, même devant une foule hostile d’étudiants hindouistes. Al-Zawahiri va jusqu’à réciter tout un poème en son honneur, louant sa bravour et son attachement aux valeurs du «vrai» islam. D’ailleurs, le titre de la vidéo n’est autre que la «La libre d’Inde».

Ayman Al-Zawahiri profite de sa sortie pour s’en prendre à des pays comme le Maroc, l’Egypte ou la France, en plus d’autres pays européens, coupables selon lui de politiques anti-hijab et donc, à caser dans la rubrique d’ennemis de l’islam.

Reclus et ne coordonnant plus grand-chose, Ayman Al-Zawahiri, un chirurgien égyptien converti en idéologue d’Al-Qaïda, n’est cependant plus que l’ombre de ce qu’il a pu être sous Oussama Ben Laden. Al-Qaïda est affaiblie même si de nombreux groupes jihadistes locaux s’en revendiquent. «Son absence de charisme freine ses capacités à attirer de nouveaux soutiens à Al-Qaïda. Il n'est certainement pas le visage du futur», résumait Katherine Zimmerman, de l'American Enterprise Institute, à Washington.

Par Khalil Ibrahimi
Le 06/04/2022 à 12h59