Première. Témoignage: moi, Alia Ghanem, mère d’Oussama Ben Laden

Alia Ghanem, la mère d'Oussama Ben Laden, dans sa maison à Jeddah.

Alia Ghanem, la mère d'Oussama Ben Laden, dans sa maison à Jeddah. . The Guardian

Sur les colonnes de The Guardian, la mère du plus célèbre terroriste islamiste au monde revient sur le parcours et l’errance de son “bien-aimé”. Une première. Extraits.

Le 03/08/2018 à 11h47

Elle ne s’était encore jamais exprimée en public auparavant. Désormais c’est fait. Et c’est sur les colonnes du britannique The Guardian, édition de ce vendredi 3 août, qu’elle se confie. Elle, c’est Alia Ghanem, la mère d’Oussama Ben Laden, le chef décédé d’Al Qaïda et une des plus grandes figures du terrorisme international, connu notamment pour avoir orchestré les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Centre au coeur de New York.

Dans ce qui ressemble à des confessions, Alia Ghanem parle d’un “fils bien-aimé” qui s’est égaré. “Il était un très bon gamin… il était très droit. Très bon à l'école. Il aimait vraiment étudier”, raconte-t-elle. Que s’est-il alors passé? “Il a rencontré des gens qui lui ont fait subir un lavage de cerveau au début de la vingtaine”, assure-t-elle. Ces rencontres ont eu lieu à l’université de Jeddah, dit-elle. Influencé par une version dogmatique et guerrière de l’islam, Oussama Ben Laden change au fil des jours. Jusqu’à devenir “un homme différent”, raconte sa mère.

De là à devenir une icône du terrorisme international qui, en prime, est resté 10 ans hors d’atteinte des plus grands services de renseignement au monde avant d’être abattu au cours d’un raid américain de 2011 au Pakistan. “Ça ne m'a jamais traversé l’esprit. Nous étions extrêmement choqués. Je ne voulais pas que cela arrive”, ajoute-t-elle. Alia Ghanem précise qu'elle a vu Oussama Ben Laden en Afghanistan pour la dernière fois en 1999. “Au début, nous étions très fiers de lui. Même le gouvernement saoudien le traitait d'une manière très noble et respectueuse. Et puis Oussama le moudjahid est arrivé”, témoigne la mère.

Par Youssef Bellarbi
Le 03/08/2018 à 11h47