HACA: Gouvernement et majorité monopolisent la parole

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Non respect du pluralisme politique et encore moins de la parité homme–femme, tel est le constat qui ressort des dernières statistiques de temps de parole dans les médias de la Haute autorité de la communication audiovisuelle. Synthèse de ratios qui en disent long…

Le 01/11/2014 à 12h06

Les dernières statistiques du temps d'intervention des personnalités politiques, professionnelles et syndicales, relatives aux journaux d'information, viennent d’être rendues publiques par la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA). Ce document, qui traite 12.820 journaux ou bulletins d'informations diffusés par 15 télévisions et radios, publiques comme privées, indique que ces personnalités ont eu quelque 161 heures de temps de parole durant le premier semestre de l’année. Et bien entendu, c’est le gouvernement qui s'accapare la part du lion avec un peu plus de 50% du temps de parole. La majorité parlementaire a eu droit à près de 17mn30, un peu moins que l’opposition, qui a dépassé légèrement les 18mn.

Il n’empêche que la part cumulée du gouvernement et de la majorité parlementaire enregistre le double du temps accordé à l’opposition. Mis à part Laâyoune TV, aucune chaîne télé ni station radio ne respecte ce quota, imposé pourtant par une décision de la HACA qui prône le principe d’équité. Mais la balance va forcément tendre à l’équilibre avec l’approche des élections…

Le rapport de la HACA indique aussi que, sur les 45 syndicats qui ont eu droit au micro au cours du deuxième trimestre, quatre grandes centrales ont cumulé plus de 71% du temps de parole. Côté organisations professionnelles, c’est la CGEM qui est la plus visible dans les journaux d’information avec plus de 37% du temps d’information au deuxième trimestre et plus de 45% durant les trois mois précédents. Last but not least, les personnalités publiques féminines ont très peu droit à la parole, avec moins de 10% des taux d’intervention. Un récent rapport de la même HACA avait d'ailleurs levé le voile sur l’image choquante de la femme marocaine telle qu'elle est véhiculée par les médias publics.

Par Fahd Iraqi
Le 01/11/2014 à 12h06