Abandon des Harkis d’Algérie: Hollande reconnaît la responsabilité de la France

Le président François Hollande à Paris le 3 mai 2016

Le président François Hollande à Paris le 3 mai 2016 . DR

Le président François Hollande a "reconnu" dimanche la responsabilité de la France "dans l'abandon des Harkis", ces Algériens qui ont combattu avec l'armée française durant la guerre d'Algérie, lors d'une cérémonie officielle d'hommage à Paris.

Le 25/09/2016 à 12h02

"Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des Harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés en France", a déclaré François Hollande, applaudi par les représentants des Harkis présents dans l'assistance. "La France a manqué à sa promesse, elle a tourné le dos à des familles qui étaient pourtant françaises", a-t-il déploré.

Cette déclaration solennelle de François Hollande, faite en présence de plusieurs responsables politiques - dont l'ancien président de droite Nicolas Sarkozy et la chef de file de l'extrême droite Marine Le Pen - était très attendue par la communauté harki, aujourd'hui forte de 500.000 personnes en France.

M. Hollande s'était engagée à reconnaître cette responsabilité dès avril 2012, durant la dernière campagne présidentielle.Cette reconnaissance au nom de la France avait aussi été faite par Nicolas Sarkozy en avril 2012 lorsqu'il était encore chef de l'Etat, huit jours avant le premier tour de l'élection présidentielle.

Ces derniers jours, plusieurs candidats à la primaire de la droite pour l'élection présidentielle 2017, avaient évoqué ce thème sensible dans le pays, donnant à cette journée annuelle d'hommage aux Harkis des allures de pré-campagne électorale.

"Le drame des Harkis est celui de toute la France (...) Une tâche de sang indélébile reste sur notre drapeau", a notamment lancé samedi Nicolas Sarkozy, lors d'un meeting électoral.

Après la fin du conflit en 1962, 55.000 à 75.000 harkis ont été abandonnés en Algérie où ils ont été victimes avec leurs familles de sanglantes représailles des nationalistes, selon les historiens. Seuls 60.000 ont été accueillis en France, souvent dans des conditions extrêmement précaires.

Le 25/09/2016 à 12h02