En cas d’attaque russe, les Européens moins unanimes à faire confiance à Washington (Document)

La crise de confiance s'installe parmi les membres de l'OTAN.

La crise de confiance s'installe parmi les membres de l'OTAN. . DR

Les citoyens des pays de l'Otan sont moins unanimes qu'il y a quatre ans à penser que l'armée américaine viendra à leur secours si la Russie lance une attaque contre leur pays, selon une étude publiée lundi.

Le 10/02/2020 à 10h17

Selon cette enquête d'opinion du Pew Research Center réalisée à l'été 2019 auprès de 21.000 personnes dans 19 pays, 60% des citoyens des pays-membres de l'Alliance atlantique pensent que les Etats-Unis défendront militairement un pays de l'Otan en cas d'incursion russe.

Seuls 29% en moyenne pensent que les Etats-Unis ne viendront pas à leur secours, et les autres ne se prononcent pas, précise Pew.

L'institut de sondage, qui effectue cette enquête d'opinion sur l'Otan tous les deux ans, note que les réponses à cette question ont beaucoup varié depuis 2015, les alliés apparaissant plus divisés sur cette question. La proportion de citoyens certains que les Etats-Unis viendront à leur secours a ainsi chuté de 8 points de pourcentage entre 2015 et 2019 en France, de 5 points en Allemagne, de 3 points au Canada et de 16 points en Hongrie. En revanche, elle a augmenté de 7 points au Royaume-Uni et en Italie, et de 6 points en Turquie.

Comme c'était déjà le cas en 2015, les citoyens des pays de l'Otan ne sont pas enthousiastes à l'idée que leur pays vole au secours d'un autre pays de l'Alliance atlantique en cas d'agression russe. Ce n'est que dans 5 des 16 Etats membres concernés par cette étude -- Pays-Bas, Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni et Lituanie -- qu'une majorité des personnes interrogées pensent que leur pays doit participer à une opération militaire pour se plier aux obligations de l'article 5 du traité fondateur de l'Otan, qui stipule qu'une "attaque contre un allié est considérée comme une attaque contre tous les alliés".

Cette proportion tombe à 41% en France et en Espagne, 36% en République Tchèque, 34% en Allemagne, 33% en Hongrie et 32% en Turquie et Slovaquie. Ils ne sont que 25% à le penser en Grèce et en Italie, et à peine 12% en Bulgarie.

Confrontée, 30 ans après la chute du mur de Berlin, à des défis considérables entre la militarisation de l'espace, le retour en force de la Russie sur la scène internationale et la montée en puissance de la Chine comme puissance militaire, l'Alliance atlantique est de plus en plus divisée. Le président français Emmanuel Macron l'a jugée en état de "mort cérébrale", le président américain Donald Trump ne cesse de dénoncer les alliés "mauvais payeurs" et la Turquie a fâché tout le monde avec son incursion militaire en Syrie contre les Kurdes qui ont combattu dans le pays le groupe jihadiste Etat islamique, avec les alliés.

Le 10/02/2020 à 10h17