France: ce que le CFCM a dit à Cazeneuve sur le burkini

Bernard Cazeneuve, ministre français de l'Intérieur.



Bernard Cazeneuve, ministre français de l'Intérieur.

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Il est très rare que le Conseil du culte musulman demande une réunion en urgence avec le ministre de l'Intérieur. C'est arrivé le 24 août à la vue de la polémique mondiale suscitée par des photos montrant des policiers qui somment une femme allongée sur la plage d'enlever ses vêtements.

Le 25/08/2016 à 09h30

La demande de réunion a été formulée a 10h par le président du CFCM Anouar Kbibech et la réponse n'a pas tardé. Un rendez-vous a été fixé à 16h au ministère de l'Intérieur. 

La délégation du CFCM etait formée d'Anouar Kbibech et d' Ahmet Ogras, son vice-président. Les deux hommes ont été reçus par Bernard Cazeneuve entouré de sa directrice adjointe du cabinet, Julie Burguburu, et de son conseiller chargé de la prospective et des cultes, Laurent Burin Des Roziers.

L'atmosphère était à la fois tendue et grave. La délégation du CFCM a tenté de tirer la sonnette d'alarme sur les dangereuses évolutions de cette affaire sur le vivre ensemble en France et le risque que cela provoque une situation de rupture et de haine.

Bernard Cazeneuve a tenté d'apporter une réponse à ces inquiétudes. Et officiellement, le ministre de l'intérieur et des cultes s'est montré publiquement équilibré en affirmant sa position sur ce fameux arrête d'interdiction: "Il peut être pris des arrêtés en cas de trouble à l'ordre public (...) mais ces arrêtés doivent être pris dans un cadre où les mesures sont rigoureusement proportionnées".

En revanche, en privé, il s'est montré beaucoup plus circonspect, voire critique à l'égard de certains maires qui se sont engouffrés dans la voie de l'interdiction alors qu'aucun cas de burkini n'a été relevé dans leurs communes, laissant poindre sa crainte et sa déception de voir ce dossier politisé et instrumentalisé électoralement à l'extrême.

Par Yassine Moatassim
Le 25/08/2016 à 09h30