Guinée: environ 800 millions de dollars pour garantir l’accès à l’eau potable

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La Guinée est considérée comme «le Château d’eau de l’Afrique de l’Ouest» en raison de la présence sur son territoire de nombreux cours d’eau qui arrosent la sous-région. Paradoxalement, le pays fait face à une pénurie d’eau, obligeant la Société des eaux de Guinée (SEG) à rationaliser l'eau.

Le 17/12/2015 à 18h54

Le gouvernement guinéen veut résoudre cet épineux problème d’approvisionnement en eau potable de Conakry et des villes de l’intérieur du pays. Cette ambition devrait pouvoir passer par la réhabilitation du réseau de distribution de la S.E.G. Un réseau dont certaines installations datent de 1903.

Les besoins de financement pour la rénovation et l’extension du réseau sont chiffrés à près de 800 millions de dollars. Selon Mamadou Djouldé Diallo, directeur général de l’entreprise étatique en charge de la production et la distribution de l’eau, ce fonds pourra mettre le secteur à l’abri de la pénurie habituelle pendant une quinzaine d’années.

Le secteur de l’eau en Guinée est confronté à de nombreuses difficultés. La première reste le manque de financements proportionnels aux besoins. A cela s’ajoute une agglomération galopante, l’explosion démographique, la vétusté des conduits et le non règlement des factures par la clientèle. «Les investissements ont manqué depuis plusieurs années tandis que la population a augmenté aussi bien à Conakry que dans les villes à l’intérieur», souligne M. Diallo.

Tous ces facteurs handicapent la production et la distribution normales de l’eau potable dans le pays. A Conakry par exemple, la production journalière de 167 000 m³ est largement en dessous de la demande estimée à 300 000 m³.

En attendant la fin des négociations entre le gouvernement et les partenaires techniques et financiers, la Société des eaux de Guinée trouve des moyens palliatifs à la pénurie d’eau. En plus des forages et les bornes-fontaines, la société mobilise des camions-citernes alimentaires pour desservir certains quartiers.

Par Ougna Elie Camara
Le 17/12/2015 à 18h54