Vidéo. Nucléaire: Israël demande aux États-Unis la "fin immédiate" des pourparlers avec l'Iran

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, au cours d'une conférence de presse lors d'une réunion du conseil ministériel de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Stockholm, le 2 décembre 2021.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, au cours d'une conférence de presse lors d'une réunion du conseil ministériel de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Stockholm, le 2 décembre 2021. . Jonathan NACKSTRAND / POOL / AFP

Le 03/12/2021 à 06h23

VidéoLe Premier ministre israélien Naftali Bennett a demandé aux Etats-Unis hier, jeudi 2 décembre 2021 la "fin immédiate" des négociations sur le programme nucléaire iranien, lors d'un entretien téléphonique avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, ont indiqué ses services à Jérusalem.

"L'Iran fait du «chantage nucléaire» une tactique de négociation et la réponse à cela doit être la fin immédiate des négociations et des mesures concrètes des grandes puissances" contre Téhéran, a fait valoir Naftali Bennett lors de cet échange, selon un communiqué de ses services.

Le Premier ministre a fait référence plus précisément à des informations récentes indiquant que l'Iran avait encore augmenté son stock d'uranium enrichi à 20%, selon ses services.

Il a évoqué des "violations à des fins de provocation de la part de l'Iran dans le secteur du nucléaire, qui interviennent en même temps que les négociations", a précisé à l'AFP une source israélienne, sans détailler ces "provocations".

Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, craint de voir l'Iran, son ennemi juré, devenir prochainement un pays du "seuil du nucléaire", c'est-à-dire ayant suffisamment de combustible pour produire la bombe atomique, et s'oppose ainsi à la reprise des négociations sur le nucléaire.

"Intolérable"Un "mauvais" accord avec l'Iran serait "intolérable" pour Israël, a d'ailleurs déclaré hier, jeudi 2 décembre 2021 le chef Mossad, David Barnea, lors d'une cérémonie interne des services de renseignement israéliens à Jérusalem, selon des médias locaux et un enregistrement obtenu par l'AFP.

"Il est clair que pour des motifs civils, l'uranium n'a pas besoin d'être enrichi à 60%, qu'il n'y a aussi pas besoin d'avoir trois sites d'enrichissement et des milliers de centrifuges actives à moins qu'il n'y ait une intention de développer une arme nucléaire", poursuit David Barnea dans cette allocution en hébreu.

En avril dernier, l'Iran avait annoncé sa décision d'enrichir l'uranium à hauteur de 60%, après une explosion dans son usine de Natanz imputée par Téhéran à Israël.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a de son côté affiché hier, jeudi, son pessimisme sur la possibilité de sauver l'accord, malgré la reprise lundi des négociations à Vienne.

"Ce que l'Iran ne peut pas faire, c'est entretenir le statu quo qui revient à développer son programme nucléaire tout en traînant des pieds" à la table des négociations, a-t-il martelé, ci-dessous à partir de la minute 02:50

Le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid s'est d'ailleurs rendu en début de semaine à Londres et Paris pour tenter d'infléchir en faveur d'Israël la position des pays occidentaux.

Conclu entre la République islamique et des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni), l'accord de 2015 est moribond depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 et le rétablissement de sanctions, poussant en riposte Téhéran à se détacher de la plupart de ses engagements.

Il offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions étouffant son économie en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l'ONU.

Le 03/12/2021 à 06h23