Affaire Omar Radi, la surenchère de trop

Omar Radi. 

Omar Radi.  . DR

Revue de presseKiosque360. La décision de poursuivre le journaliste Omar Radi en état de liberté provisoire aurait dû réjouir tout le monde. Or, certaines personnes auraient aimé le voir croupir en prison.

Le 01/01/2020 à 19h47

L'affaire du journaliste Omar Radi, interpellé par la police judiciaire et mis en détention préventive le 27 décembre, est l'une des «affaires les plus perverses» que le Maroc ait connu, affirme le directeur de publication d’Al Ahdath Al Maghribia. Et d'ajouter, dans l'édition du 2 janvier du quotidien, que tout le monde aurait dû se montrer heureux des développements qu’a connus ladite affaire durant les derniers jours de l'année révolue.

Notre confrère, poursuit-il, a d'abord été poursuivi en état de détention provisoire pour avoir publié un «tweet» outrancier à l'encontre d'un magistrat. Il a pu, par la suite, obtenir une mise en liberté provisoire et demeure poursuivi en l’état, en attendant son probable acquittement dans les jours à venir, pour en finir avec cette histoire dont le Maroc se serait bien passé. Cela, bien sûr, après une réconciliation avec le magistrat. Quoi qu'il en soit, le procès reprend ce 2 janvier.

Certes, Omar Radi, il faut le dire, a beau être journaliste et donc bénéficier de toute les garanties que lui offre la loi en termes de liberté d’expression et d’opinion, il n'en a pas moins, selon certains, porté atteinte à un corps de métier représentant, qui plus est, l’un des trois pouvoirs fondamentaux de l’Etat. Le directeur de publication d’Al Ahdath Al Maghribia relève, d'ailleurs, que certaines personnes se réjouissent de l’arrestation de journalistes ou d’acteurs de la société civile, allant même jusqu'à souhaiter que la durée de leur incarcération se prolonge. Pourquoi donc?

Pour le directeur de publication du quotidien, ils font de la surenchère. Chez ces gens-là, «la haine, et non l’amour, est aveugle». Ils se sentent offusqués à chaque fois qu’une affaire du genre trouve un dénouement heureux et sont aujourd’hui vexés par la libération d’Omar Radi, comme ils l’ont été, il y a quelque temps, par la relaxation de Hajar Raissouni. Il est clair que ces personnes ont vraiment besoin d’un suivi psychiatrique, tranche encore l’auteur de l'éditorial. Car on ne peut se réjouir ainsi du malheur des autres, juste pour faire sensation sur internet en alimentant un misérable site. On ne peut non plus s’offusquer ou se mettre en colère dès que l’on voit un signe d’ouverture apte à rendre un jeune homme ou une jeune femme à sa famille et à éviter au pays une polémique insignifiante ou un débat indigne.

Par Amyne Asmlal
Le 01/01/2020 à 19h47