Après sa rupture avec l’Espagne, l’Algérie plus isolée que jamais

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune. . DR

Revue de presseKiosque360. Après la suspension unilatérale du traité d’amitié qui la lie à l’Espagne, ainsi que le gel de toute importation-exportation de et vers l’Espagne, l’Algérie est plus isolée que jamais. Et c’est tant pis pour elle, comme l’expliquent les quotidiens Al Ahdath et Al Akhbar dont est tirée cette revue de presse.

Le 09/06/2022 à 21h20

Ce n’est plus une simple brouille, mais carrément le divorce entre le royaume d’Espagne et sa voisine de la rive sud de la Méditerranée, l’Algérie, ou plus exactement sa junte au pouvoir, connue pour avoir la nervosité à fleur de peau. Le mérite de cette saute d’humeur revient au chef du gouvernement espagnol qui vient de réitérer son soutien au plan marocain d’autonomie.

Dans son édition du vendredi 10 juin, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia précise tout de go qu’au rythme actuel que lui imprime sa junte militaire, l’Algérie, désormais en rupture totale avec ses deux principaux voisins, marocain et espagnol, est bien partie pour s’enfermer dans une autarcie quasi totale.

Sous le titre «L’Algérie…, le voisin isolé», Al Ahdath explique qu’en gelant ses importations et exportations avec l’Espagne, après avoir suspendu quelques heures plus tôt, mercredi 8 juin, le traité de coopération et de bon voisinage qui lie les deux pays depuis le 8 octobre 2002, l’Algérie n’a fait que dévoiler au grand jour qu’elle n’a jamais pu se relever suite au KO que lui a assené le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.

Depuis le 18 mars dernier et l’officialisation par l’Espagne de son soutien historique au plan marocain d’autonomie au Sahara, l’Algérie tentait de contenir sa colère en se limitant à proférer des menaces contre son partenaire et gros client ibérique. Mais en entendant Pedro Sanchez confirmer à nouveau son soutien ferme à la marocanité du Sahara, Alger a piqué une nouvelle crise de nerfs, elle qui laissait croire à qui voulait l’entendre qu’une crise politique était imminente en Espagne, allait faire tomber la coalition actuelle dirigée par les socialistes et amener au pouvoir la droite qui reviendra sur la décision de Pedro Sanchez.

Resultat des courses: en rompant brutalement, et avec effet immédiat, ses relations avec l’Espagne, l’Algérie a non seulement perdu un voisin de poids, mais s’est démasquée elle-même en confirmant ce qu’elle a toujours refusé d’accepter, à savoir qu’elle est la principale partie prenante au conflit du Sahara.

C’est ce qui fait écrire au quotidien Al Akhbar de ce vendredi 10 juin que «l’Algérie a claqué la porte devant l’Espagne à cause du Maroc», tout simplement parce que le chef du gouvernement espagnol a réaffirmé, mercredi dernier devant les députés espagnols, que le soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara est une décision de l’Etat espagnol, soucieux de la paix et de la stabilité dans son voisinage, particulièrement au Sahara.

Il a aussi précisé que la position de l’Espagne, soutenant le plan marocain d’autonomie au Sahara, est celle de ses pairs européens comme la France et l’Allemagne, en plus d’autres grandes puissances comme les Etats-Unis et le royaume de Hollande. De quoi rendre hystérique le régime algérien, qui s’est tiré une nouvelle balle dans le pied en croyant pouvoir faire plier l’Espagne sous le poids de son gaz naturel.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 09/06/2022 à 21h20