Dans le Souss, des salafistes harcèlent les artistes amazighs

Rachid Aslal, comédien, est l'un des artistes amazighs visés par un discours extrémiste diffusé dans le Souss.

Rachid Aslal, comédien, est l'un des artistes amazighs visés par un discours extrémiste diffusé dans le Souss. . DR

Revue de presseKiosque360. Des artistes amazighs de différents domaines d'expression, créateurs ou comédiens se retrouvent harcelés, dénigrés, diffamés et même menacés de mort dans le Souss. Un danger salafiste, qui est bien réel.

Le 16/12/2020 à 22h05

La "pensée" des salafistes et leurs discours extrémistes envahissent actuellement le Souss, et font peser de vrais dangers sur l’art et les artistes, et donc sur l'ensemble de la population. Des artistes amazighs, musiciens ou créateurs dans différents domaines sont aujourd’hui harcelés, dénigrés, diffamés, voire menacés de mort par les tenants du discours salafiste et de sa pensée obscurantiste.

Cette doctrine est incarnée par un certain cheikh, un certain "Abou Amar", affirme le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 17 décembre. Le danger de ces manœuvres? Ce cheikh réussit à convaincre les Soussis et les manipulent afin d’adhérer à ses thèses obscurantistes, en s'attaquant en premier lieu aux arts et aux artistes amazighs, précisent les sources interrogées par le quotidien.

Ce cheikh est d'ailleurs récemment monté au créneau et a tenté de combattre tous ceux qui ne s’alignent pas sur ses thèses. Ses adeptes ont recours à des versets du Coran et à des hadiths qu’ils interprètent à leur manière afin de servir leurs visées idéologiques, pour faire passer leur message et induire en erreur la population. Pour "ratisser large", "Abou Amar" a même créé une chaîne Youtube dédiée à diffuser ses idées, explique le quotidien. 

Parmi les artistes ciblés par ses discours radicaux, les sources du quotidien citent le comédien Rachid Aslal, son épouse, elle aussi artiste, Fatima Irkha, le chanteur Jamaâ Arsmouk, l’artiste Said Outjajte, le groupe Noujoum Ihahan et le raïss Abderrahim Alballar, ainsi que plusieurs autres artistes soussis, de différents domaines de création. 

Dans une réplique, par l’art, certains de ces artistes visés par ce cheikh salafiste ont produit des chansons qui dénoncent cette mascarade salafiste dans le Souss. De même, le syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques a réagi, via sa section locale, à Tiznit, appelant les autorités, dont celles chargées des affaires religieuses, à prendre leurs responsabilités. Ces artistes du Souss les appellent à intervenir au plus vite pour couper court à la diffusion des idées et pensées obscurantistes de ces extrémistes.

Par Mohamed Younsi
Le 16/12/2020 à 22h05