Elections: les petits partis misent sur les alliances pour exister

Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. La question du seuil de représentativité trouble le jeu des coalitions. Les petits partis politiques rejettent le diktat des partis dominants et exigent qu’ils soient mis sur le même pied d’égalité pour ce qui concerne le financement public des campagnes et l’accès aux médias publics.

Le 16/04/2016 à 08h49

Tout porte à croire que le ministère de l’Intérieur est parvenu à son but, celui de pousser les petits partis politiques à s'allier s’ils veulent peser sur les prochaines élections législatives, écrit Akhbar Alyaoum dans son édition de ce week-end 16-17 avril.

D’ores et déjà, 12 partis, réunis jeudi dans la capitale, ont exprimé leur rejet du seuil de représentativité et décident de former un front pour rejeter en bloc la politique de marginalisation qui vise à empêcher les petits partis d'accéder au parlement.

Selon Ahmed Fitri, secrétaire général du parti Unité et Démocratie, interrogé par Akhbar Alyoum, une réunion entre les bureaux de ces 12 partis est prévue le 24 avril en vue de définir la marche à suivre dans la perspective des prochaines élections législatives, tout en s’inspirant des dispositions contenues dans le code électoral et qui donnent la possibilité aux partis politiques de constituer des alliances.

Dans le communiqué final adopté à l’issue de leur réunion, les 12 partis politiques veulent se mettre à la page des nouveaux équilibres. Ils fustigent particulièrement la tentative d’imposer un seuil de représentativité.

Pour M. Fitri, le seuil de représentativité signifie, dans un premier temps, que les petits partis ne bénéficieront que d’un financement congru et d’un accès très limité, voire insignifiant, aux médias publics. Puis, dans un deuxième temps, d’autres seuils surgissent après le scrutin, comme le seuil de 6%. Tout cela traduit une volonté politique qui vise à encourager une poignée de partis dominants au détriment d’autres partis. Ce qui représente, ajoute-t-il, une menace pour le processus démocratique, un gaspillage des deniers publics et un gâchis de l’opération électorale.

Par ailleurs, il est très attendu que le Conseil de gouvernement adopte ce vendredi le projet de loi qui autorise, suivant son article 32 bis, la formation de coalitions de partis politiques en vue des prochaines élections législatives.

Mais, jusqu’ici, il n’y a pas eu encore de signaux concernant la formation d’alliances, à l’exception de la petite fédération de gauche, constituée en 2014 et qui comprend 3 formations politiques (Attaliaâ, le parti socialiste unifié et le parti du congrès national socialiste).

Nombre d’observateurs font remarquer que l’article 32 bis ouvre la voie en effet à cette coalition, qui représente une sensibilité de gauche, d’accéder au parlement.

Par Abdelouahed Kidiss
Le 16/04/2016 à 08h49