Guéguerre dans la famille Bouaida pour la présidence de la région Guelmim-Oued Noun

Abderrahim Ben Bouaida (à gauche), aux côtés de sa cousine, Mbarka Bouaida, ex-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. 

Abderrahim Ben Bouaida (à gauche), aux côtés de sa cousine, Mbarka Bouaida, ex-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères.  . DR

Une année après le gel de son conseil, la région Guelmim-Oued Noun refait parler d’elle. Mbarka Bouaida est au centre d’un deal pour débloquer la situation. Son cousin, Abderrahim Ben Bouaida, ne l’entend pas de cette oreille. Le point.

Le 11/06/2019 à 16h16

Un peu plus d’une année après la suspension du conseil régional de Guelmim-Oued Noun, l’une des trois régions du Sahara marocain, une solution se profile à l’horizon pour débloquer la situation et rétablir le conseil dans ses fonctions.

Selon des sources au sein de ce conseil, la secrétaire d’Etat chargée de la Pêche maritime, élue régionale sous la bannière du RNI, est au centre d’un consensus qui pourrait déboucher sur une solution. Explication par nos sources: cette solution passerait par l’élection de Mbarka Bouaida à la présidence et donc écarter les deux protagonistes à l’origine du blocage. A

utrement dit, ni Abderrahim Bouaida (RNI), ni Abdelouahab Belfqih (USFP).

Pour rappel, il y a plus de deux ans, Abdelouahab Belfqih (opposition), homme d’affaires et homme fort de cette région, a réussi à mettre en minorité Abderrahim Bouaida. En conséquence, aucune décision ne pouvait aboutir et les projets de la région, notamment ceux ayant fait l’objet de conventions signées devant le souverain, étaient restés lettre morte.

Il y a plus d’une année donc, le ministère de l’Intérieur a dû intervenir en gelant ce conseil et en nommant une commission technique (sous la présidence du wali de la région, Bouchaâb Yahdih) pour gérer les affaires de la région. 

«Cela a permis de débloquer plusieurs projets et surtout pour ce qui concerne le tronçon de la voie expresse Tiznit-Laâyoune», se réjouit une source au conseil régional.

«Mais, à un certain moment, il fallait débloquer la situation», poursuit notre interlocuteur. Et la solution passerait par Mbarka Bouaida. La secrétaire d’Etat RNIste s’est refusée à tout commentaire, mais un de ses proches nous le confirme. «Il y a un consensus au sein de tous les acteurs politiques autour de cette question et nous allons être fixés dans les jours à venir», assure notre source.

Ce sera sans moi, cousine!

Coup de théâtre ce mardi 11 juin, de la part d’Abderrahim Bouaida.

..لست ضد مصلحة جهة كليميم واد نون، ولا ضد البحث عن حلول.. لكني بريء من مخطط يحاك ضد الجهة تحت إسم "التوافق".. لازلت...

Posted by ‎Abderrahim bouaida - عبد الرحيم بوعيدة‎ on Monday, June 10, 2019

Dans un long post sur sa page Facebook, le cousin de Mbarka Bouaida affirme qu’une telle solution se fera sans lui et qu’il n’a jamais présenté de démission. Et ne risque pas de le faire. «Je refuse que ma cousine soit une alternative à ma personne. Il est impossible de faire de nous [les Bouaida, Ndlr] une famille pour meubler le décor», écrit le président de la région, professeur de droit à Rabat dans le civil.

Après ce post, Abderrahim Bouaida a éteint son téléphone et est resté injoignable. Abdelouahab Belfqih a fait de même et ne répond lui aussi à aucun appel.

«Les membres du conseil ont décidé de garder le silence pour ne pas parasiter les tractations en cours et qui avancent pour le moment», nous déclare une source informée qui estime que le gel du conseil n’a que trop duré et que cela ne renvoie pas une bonne image des institutions élues. «Les élus RNIste, socialistes, PAMistes et PJDistes sont de cet avis», commentent nos sources dans ce conseil, composé de 39 élus.

Ce gel, décidé pour six mois, avait été prorogé pour une durée similaire, qui vient d’être épuisée. 

Par Mohammed Boudarham
Le 11/06/2019 à 16h16