Istiqlal: le début de la fin pour Hamid Chabat?

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La direction de l’Istiqlal (Comité exécutif) se rebelle enfin contre Hamid Chabat et le fait de manière officielle. 14 des 21 membres de cette instance appellent à un sursaut pour sauver le parti. Les détails.

Le 25/03/2017 à 10h11

L’écrasante majorité du Comité exécutif s’est finalement, et officiellement, manifestée pour fustiger la gestion du parti de l’Istiqlal par le secrétaire général Hamid Chabat.

Dans la soirée du vendredi 24 mars, 14 des 21 membres du Comité exécutif ont publié deux communiqués distincts, les deux accablant le chef de file du parti de la Balance.

Dans le premier communiqué, les 14 signataires (dont Hamdi et Mohamed Ould Errachid, Yasmina Baddou, Mohamed Ansari, Mohamed Saoud, Rahhal Mekkaoui et les deux présidents des groupes parlementaires) ont averti Hamid Chabat qu’il n’avait pas le droit de décider de remplacer ceux qui avaient été suspendus parmi les dirigeants (Héjira, Baddou et Ghellab). Les deux derniers ont été réhabilités par la justice.

Le deuxième communiqué a été rédigé sur un ton plus offensif.

Les mêmes 14 signataires appellent à un Conseil national extraordinaire pour rééquilibrer la composition du Comité préparatoire du prochain congrès (17e) prévu fin avril-début mai.

Mais ils s’insurgent surtout contre la «dérive» que connaît l’Istiqlal sous la direction de Hamid Chabat, gestion marquée, selon les détracteurs de ce dernier, par des décisions prises de manière unilatérale.

Les 14 signataires rappellent aussi que Hamid Chabat doit respecter la décision du dernier Conseil national, qui avait chargé un trio (Hamdi Ould Errachid, Mohamed Soussi, Bouamrou Taghouane) de gérer les affaires du parti en attendant le prochain congrès.

Rappelons que, contesté par l’écrasante majorité des dirigeants, Hamid Chabat garde la main et sur le Conseil national (près de 500 membres), mais surtout sur le Comité préparatoire que préside Abdellah Bakkali, député et directeur du journal Al Alam.

Il dispose aussi d’une «arme fatale»: l’article 54 du statut du parti qui interdit la candidature au poste de SG à tout militant qui n’a pas siégé au dernier Comité exécutif. Article qui est applicable, à moins d’un amendement, à Nizar Baraka, qui s’érige aujourd’hui en sauveur du parti de la Balance.

Par Rahim Sefrioui
Le 25/03/2017 à 10h11