Le cadeau de l’Exécutif pour les femmes à l’occasion du 8 mars?

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Revue de presseKiosque360. Le ministre de la Justice a annoncé une extension des bénéficiaires du Fonds de solidarité familiale pour englober les femmes délaissées par leur mari. Un cadeau pour la journée mondiale de la femme?

Le 07/03/2015 à 02h50

Dans son numéro de ce weekend (7-8 mars), le quotidien arabophone Akhbar Al Youam rapporte que le ministre de la justice et des libertés, Mustapha Ramid a fait savoir que son département a conçu une approche de réforme du Fonds de solidarité familiale pour rattraper les erreurs commises. Il s’agit désormais de verser l’argent aux femmes divorcées avec l’élargissement de l’assiette des bénéficiaires à ce fonds pour englober également les femmes délaissées par leur mari. Le ministre de la Justice, cité par la publication, a annoncé que le Fonds se limite actuellement aux enfants de la femme divorcée et que son département propose au gouvernement de faire bénéficier aussi les femmes pauvres et délaissées, ajoutant que le Fonds n’a pas connu d’affluence depuis sa création vu que les aides fournies par cette caisse ne sont versées qu’à partir de la date du dépôt de la demande auprès du président du tribunal et après le prononcé du verdict de divorce, d’abstention ou d’incapacité du mari à verser la Nafaka.

Selon le journal, Ramid a indiqué que des amendements seront introduits sur la procédure de soutien du Fonds notamment la soumission directe à la CDG de la part du secrétariat greffe du tribunal au lieu de la procédure complexe en vigueur actuellement, notant que depuis sa création en 2012 cette structure instituée par l’actuel Exécutif, n’a pas abouti aux résultats escomptés dans la mesure où le nombre des femmes bénéficiaires n’a pas dépassé les 800.

Sur les 160 millions de dirhams consacrés à ce Fonds, le gouvernement n’a mobilisé que la somme de 2 millions de dirhams, ce qui a suscité les craintes de Benkirane de voir ce Fonds connaitre le même sort que celui réservé aux femmes veuves. Une source du ministère de la Justice, citée par la publication a révélé que les modifications prévues porteront sur les catégories ciblées par la loi 40.10 définissant les conditions et procédures d’éligibilité au soutien du Fonds, ajoutant qu’un autre amendement prévu permettra de verser les indemnités avec effet rétroactif pour couvrir toute la période durant laquelle le mari n’a pas pu s’acquitter de la Nafaka. Un relifting juridique pas si désintéressé que cela durant une année électorale.

Par Hicham Alaoui
Le 07/03/2015 à 02h50