Le Polisario constitue une menace pour la stabilité de la région sahélo-saharienne, selon des experts français

Charles Saint-Prot, président de l’Observatoire d’études géopolitiques à Paris.

Charles Saint-Prot, président de l’Observatoire d’études géopolitiques à Paris. . DR

Un collectif d’universitaires et d’experts en géopolitique français met en garde contre les menaces que fait de plus en plus peser le Polisario sur la région sahélo-saharienne, avec la complicité algérienne.

Le 14/06/2016 à 13h42

Une nouvelle alerte, une de plus, vient d’être adressée à la communauté internationale, et à l’Europe en particulier, sur le danger grandissant que présente le front Polisario pour la région sahélo-saharienne. Cette alerte a été lancée par un collectif d’éminents universitaires et d’experts français, lors d’un colloque organisé récemment à Paris à l’initiative de l’Observatoire des études géopolitiques et le Centre Hauriou de l’Université Paris-Descartes.

Le Polisario est l’un des principaux facteurs de déstabilisation de la région sahélo-saharienne, avertissent à l’envi les intervenants à ce colloque, en pointant les connexions interlopes de ce mouvement séparatiste avec les groupes terroristes et les trafiquants de drogue.

Les renseignements occidentaux n’ont eu de cesse d’alerter, durant ces dernières années, contre l’existence de liens entre le front Polisario et un grand nombre de groupes terroristes s’activant dans la région sahélo-saharienne tels Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO) et le groupe des "Ensar-Eddine" dirigé par l’Algérien Lyad Ag Ghali et qui s’active dans le nord du Mali, dans la région de GAO précisément.

Le rôle d’Alger dans la déstabilisation de la région a été longuement évoqué par les intervenants à ce colloque, dont le directeur de l’Observatoire des études stratégiques de Paris, Charles-Saint Prot. Ce politologue a été on ne peut plus clair en désignant du doigt le voisin algérien, à l’origine de ce conflit créé de toutes pièces dans le seul but de nuire aux intérêts du Maroc.

Evoquant les implications géopolitiques du conflit saharien, les intervenants ont exhorté l’Europe à agir de manière à combattre toute velléité séparatiste dans la région, affirmant que le Sahel et le Sahara ont plutôt besoin d’Etats forts et capables de faire face aux dangers guettant leur région. L’expérience a d’ailleurs démontré que l’Europe est touchée directement par tout ce qui se passe en Afrique du Nord, d’où la nécessité de mobilisation collective pour endiguer le risque croissant que représentent le Polisario et les groupes terroristes pullulant tout au long du Maghreb et du Sahel.

Les intervenants ont, par ailleurs, salué le rôle indéniable joué par le Maroc pour préserver la paix et la stabilité dans la région, à travers une lutte inlassable et efficace contre le terrorisme. A ce sujet, les intervenus ont mis en exergue l’approche multidimensionnelle mise en place par le Maroc pour contrer ce fléau, englobant le volet sécuritaire, socio-économique et le champ religieux.

Par Ziad Alami
Le 14/06/2016 à 13h42