PAM: nouvelles menaces de scission

Samir Belfkih.

Samir Belfkih. . DR

Revue de presseKiosque360. L’ex-candidat au poste de secrétaire général du PAM, Samir Belfkih, affirme qu’il compte, avec d’autres militants, créer un nouveau parti. Ces dissidents reprochent notamment à la nouvelle direction du parti sa tendance à normaliser ses relations avec le PJD.

Le 10/03/2020 à 19h55

Quelques jours après la tenue du quatrième congrès du PAM, des voix récalcitrantes se sont élevées pour appeler à une scission du parti. L’ex-candidat au poste de secrétaire général, Samir Belfkih, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère et a exprimé, dans un document politique publié sur son compte Facebook, «sa volonté de créer, en compagnie d’autres militants, une organisation politique susceptible d’appliquer l’idée initiale et la doctrine originelle du PAM». L’ex-parlementaire et membre du bureau politique estime que le parti est devenu sans âme après des années d’errance et les péripéties qu’a connues le dernier congrès. Ces événements, ajoute-t-il, ont renforcé la conviction d’un groupe de sages qui estime qu’il n’est plus possible de travailler dans un climat aussi délétère. En effet, poursuit Belfkih, «ceux qui dirigent le parti actuellement ont renoncé à l’engagement et au projet sur lesquels des militants qui ont fondé le PAM en 2008».

Dans une déclaration accordée Al Ahdath Al Maghribia et publiée dans son édition du mercredi 11 mars, le dirigeant PAMiste est allé encore plus loin dans ses critiques contre la nouvelle direction. Pour lui, il est déraisonnable de continuer à siéger dans un parti dont nombre de militants considèrent qu’il ne correspond plus à leurs principes et à leurs objectifs. Et Belfkih de marteler, sans ambages: «la direction actuelle du PAM a annoncé ouvertement sa rupture avec le projet initial, qui a été vidé de tout son sens. Une rupture radicale que tout le monde a constatée quand cette direction a envoyé des signaux francs annonçant qu’elle était prête à une normalisation, mue par des intérêts étroits, avec le courant islamiste».

Le PAM se trouve aujourd’hui face à un dilemme, souligne-t-il: soit il parviendra à retrouver son identité première en coupant la route à tous ceux qui veulent le transformer en une annexe sans âme, soit il lui faudra transposer sa doctrine dans une entité politique nouvelle et plus appropriée. Par ailleurs, la présidente du conseil national du PAM, Fatima-Zahra Mansouri, a annoncé la tenue de la réunion du parlement du parti pour le dimanche 29 mars. Il faut rappeler que cette réunion, qui devait élire les membres du bureau politique et les appareils du parti, avait été reportée une première fois à cause de coronavirus.

Par Hassan Benadad
Le 10/03/2020 à 19h55