Quand les masques tombent: ces islamistes toujours en porte-à-faux

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Revue de presseKiosque360. Les islamistes, y compris ceux au pouvoir, font tomber leur masque. Ils ont fait savoir, même de la manière la plus outrancière, combien les intérêts de leur pays comptent peu, quand leur fonds de commerce est menacé.

Le 13/12/2020 à 20h25

Quand «ceux dont le cœur est à gagner», pour reprendre une expression coranique, voient leur fonds de commerce menacé, il réagissent de la seule manière qu’ils connaissent: s’en prendre à leur propre pays. Marchands du temple et autres «phénomènes sonores» ont ainsi commencé à pousser des cris d'orfraie, dès l’annonce de la décision du Maroc de reprendre ses relations avec Israël, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition du lundi 14 décembre. Une décision qui a d’ailleurs fait tomber beaucoup de masques, souligne le quotidien.

Ainsi, au moment où toutes les forces vives de la nation ont applaudi la décision américaine de reconnaître la marocanité pleine et entière du Sahara marocain et celle, marocaine, de reprendre ses relations avec Israël, annoncées en même temps, les islamistes, pseudo-islamistes et autres marchands du temple ont commencé à se lamenter.

Tous ceux qui font de la question palestinienne leur fonds de commerce accusent aujourd’hui leur propre pays de l’avoir délaissé, pour ne pas dire trahie. Pourtant, la position marocaine vis-à-vis de cette question n’a connu aucun changement. Et le Royaume a d’ailleurs insisté pour que les choses soient très claires sur ce point. 

Cela n’a pas empêché le Mouvement unicité et réforme (le MUR), matrice idéologie du PJD au pouvoir, de publier un communiqué dans lequel il dénonce une «infiltration sioniste». Pour le MUR, la décision de reprendre les relations avec l’Etat d’Israël est «un pas inacceptable qui va à l’encontre de l’appui indéfectible et honorable du Maroc» à la question palestinienne.

Le MUR ne s’arrête pas au stade de indignation, il va bien loin, plus loin que le permet la coutume lorsqu’il s’agit de pareilles situations. En effet, il «met en garde» contre «le danger» de cette décision qui, d’après lui, «pourrait porter atteinte à l’unité nationale».

Cette sortie du MUR dans laquelle il appel ouvertement le Roi à revoir sa décision, ne peut être autrement qualifiée que par le fait d'avoir outrepassé, de façon inadmissible, toutes les frontières institutionnelles et toutes les lignes rouges, dans une relation qui n'a jamais ainsi existé avec l’institution monarchique, écrit de son côté l’éditorialiste du quotidien Al Akhbar, dans son édition de ce même jour.

Le MUR, dont le seul et l’unique objectif était, hier encore, d’obtenir une reconnaissance légale, chose qu’il n'a pu obtenir que d’une manière obscure sous le gouvernement de Benkirane, remet aujourd’hui en cause une décision royale, et dispute au souverain un domaine qui lui est exclusivement réservé par la Constitution, souligne l’éditorialiste.

Ce genre d’opportunisme, poursuit-il, n’a pas lieu d’être. Il n’est pas dans l’intérêt de la nation, en cette conjoncture très sensible. Il est inadmissible, écrit l’éditorialiste, qu’un parti qui dirige le gouvernement et participe à l’exercice du pouvoir, utilise son bras idéologique et ses organes parallèles, son mouvement des jeunes, son syndicat et ses organisations féminine et estudiantine, pour exprimer des positions contraire aux intérêts du pays, positions qu’il ne peut d'ailleurs pas exprimer à l’intérieur des institutions.

L’autre mouvement islamiste, Al Adl Wal Ihssane, qui s’est emmuré dans un mutisme incompréhensible lorsque le Maroc a décidé d’intervenir à El Guerguerat pour libérer le passage frontalier et le commerce entre le Maroc et la Mauritanie, a une fois encore prouvé combien il fait fi de l’intérêt du pays, observe Al Ahdath Al Maghrebia.

Le mouvemen, pour lequel l’Etat-nation ne serait qu’une chimère, en attendant l’instauration d'un fantasmatique Califat, vient tout simplement d'inscrire le Maroc parmi ce qu'il considère comme les pays de «l’axe de la trahison». Pour la Jamaâ, la décision du Maroc est «un coup de poignard» asséné à la «oumma». Bien sûr, le mouvement n’a pas raté cette occasion pour critiquer la gestion par le Royaume du dossier du Sahara. 

En plus de ces deux mouvements, poursuit Al Ahdath Al Maghrebia, certains parmi ceux que le quotidien qualifie de «phénomènes sonores» se sont également manifestés, sur les écrans des chaînes de télévision proches de l’Iran ou des Frères musulmans de préférences, pour dire combien les décisions de leur pays comptent peu quand elles vont à l’encontre des intérêts de l’internationale islamiste. Le ministre du Travail, Mohamed Amekraz, en fait partie. Ignorant le devoir de réserve ou encore de la solidarité gouvernementale, que son poste lui impose, il est allé se prononcer sur la décision de son pays sur l’antenne d’une chaîne de télévision financée par l’Iran. Le ministre a clairement rejeté la décision royale, se déclarant ouvertement «contre la normalisation avec Israël».

Sur France24, Rachid Gholam, que le quotidien présente comme étant le porte-parole des Frères musulmans, n’a pas hésité à qualifier le Sahara, pour lequel beaucoup de nos soldats ont sacrifié leur vie, de «poignée de sable». Les gouvernants, a-t-il déclaré, «ont vendu la question palestinienne pour une poignée de sable». 

Par Amyne Asmlal
Le 13/12/2020 à 20h25